Madagascar: Conjoncture - Une possibilité de relance économique selon la BFM.

Les perspectives économiques sont relativement bonnes pour cette année 2024. La dernière note de conjoncture économique publiée par la Banky Foiben'i Madagasikara (BFM) parle notamment d'une inflation qui reste élevée mais qui décélère.

L'institution monétaire évoque notamment de « bonnes conditions nécessaires » à la relance économique.

Amélioration

Ce sont surtout les entreprises, un des éléments-clés du développement économique qui constatent cette possibilité de relance. « Sur le plan national, contrairement aux années antérieures, et selon les prévisions des dirigeants d'entreprises formelles, la reprise des activités est attendue se poursuivre sur le premier trimestre de 2024 ». Une amélioration qui serait toutefois « concentrée au niveau des grandes entreprises ». La relance pourrait par ailleurs se manifester sur le plan des relations extérieures. « Au niveau de la situation des paiements extérieurs, le commerce extérieur devrait se rétablir, notamment au niveau des exportations. Les expéditions de produits « malmenés » par les chocs récents devraient se redresser. Une hausse du volume des importations serait attendue, en ligne avec la prévision de croissance économique, mais une baisse des prix s'avère probable, suivant les estimations de la Banque mondiale.

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L'amélioration des arrivées touristiques se poursuivrait et induirait des externalités positives sur d'autres postes de services. Par ailleurs, les travaux d'entretien des infrastructures dans le secteur minier soutiendraient la dynamique des Investissements directs étrangers (IDE) ». Les finances publiques se présentent également sous de meilleures perspectives. « Concernant les perspectives des finances publiques, la loi de finances initiale de 2024 (LFI 2024) met l'accent sur la capitalisation des acquis et des efforts antérieurs fortement marqués par des investissements physiques et structurels. La concrétisation aboutirait à des prévisions budgétaires de 16,0 % du PIB pour les recettes totales et de 20,6% du PIB pour les dépenses. Le taux de pression fiscale associé sera attendu à 12,3% reflétant la poursuite de la reprise de l'économie. De ce fait, le solde des OGT sera prévu déficitaire de 4,6 % du PIB en 2024, financé par les ressources extérieures nettes de 3,7 % du PIB et des ressources locales de 0,9 % du PIB ».

Fragile

Cette perspective de croissance demeure toutefois fragile car liée à une situation internationale qui n'est pas encore très favorable. « L'inflation mondiale est prévue se détendre, passant d'un taux moyen annuel estimé à 6,8% en 2023 à 5,8% en 2024. Les pressions sur les prix restent toutefois élevées dans nombre de pays et toute nouvelle escalade de conflits géopolitiques risque d'entraîner une nouvelle poussée inflationniste. De manière générale, les prix des produits de base devraient encore baisser de 4,0% en 2024, en raison de la faiblesse de la croissance mondiale. L'atonie du commerce mondial des marchandises et la période difficile traversée par le secteur immobilier chinois pèseraient également sur l'énergie et les métaux industriels en 2024 ». Un léger mieux attendu, en somme, et qui hérite d'une situation pas très reluisante de l'année dernière. Notamment en ce qui concerne les échanges.

En effet, du côté des exportations, les recettes des principaux produits phares ont reculé en 2023. « Les exportations de vanille ont diminué de 49,6% à la suite de la réduction de 38,8% du volume et de 17,6% du prix moyen. De même, les recettes de « girofle » se sont réduites de 9,6%, dues à la baisse de 14,7% du volume et ce, malgré la hausse de 6,0% de son prix moyen. Les exportations des « entreprises franches » se sont repliées de 5,4% du fait de la diminution de leur prix à l'international (-8,4%), le volume ayant augmenté de 3,3% sur la période. Quant aux exportations de « cobalt » et de « nickel », les manques à gagner ont été respectivement de 48,2% et de 5,8%, principalement attribuables aux baisses respectives de leurs prix à l'international de 50,4% et de 7,0%. Cependant, certains produits tels que le « minerais de titane » (+27,1%) et le « minerai de zirconium » (+8,5%) ont vu leurs recettes s'améliorer ».

Quoiqu'il en soit et face aux incertitudes qui demeurent, la BFM reste attentive à l'évolution des facteurs pouvant impacter la stabilité des prix et se tient prête à intervenir et ajuster ses instruments en cas de survenance d'éléments significatifs pouvant modifier les prévisions.

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