Afrique Centrale: La Tempête des Tropiques - « Colère populaire contre le silence des Occidentaux face à l'agression rwandaise : le Gouvernement appelle la population à la retenue »

12 Février 2024

Les manifestations violentes anti Nations unies et occidentaux, samedi 10 février dans la ville de Kinshasa, sont largement commentées dans les colonnes des journaux parus ce lundi 12 février dans la capitale congolaise.

« L'indifférence, mieux l'hypocrisie des Occidentaux face à l'agression dont la République Démocratique du Congo est victime dans sa partie Est de la part du Rwanda voisin n'est plus tolérée par les Congolais », affirme La Tempête des Tropiques. D'après ce quotidien, tel est le sens de la manifestation de protestation improvisée samedi dernier par des centaines de jeunes devant l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Kinshasa, devant quelques chancelleries installées dans la capitale congolaise et devant les installations de la Mission onusienne (MONUSCO).

Voulue pacifique par les initiateurs, la manifestation a connu quelques dérapages que les autorités congolaises ont vite fait de décourager en déployant la police sur les lieux, précise ce journal. Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a, au terme d'une réunion urgente de sécurité tenue le même samedi dans la soirée, condamné ces actes de violence. Par la voix du vice Premier ministre et ministre de l'Intérieur et Sécurité, Peter Kazadi Kankonde, le Gouvernement a appelé la population au calme.

« C'est à la suite des incidents malheureux qui se sont déroulés aujourd'hui dans la ville de Kinshasa où nous avons vu un groupe des citoyens s'attaquer aux installations de certaines missions diplomatiques à travers le pays, que nous avons pris l'initiative de convoquer les services de sécurité pour finalement chercher à comprendre ce qui s'est passé. Après nos échanges avec différents intervenants, le Gouvernement de la République fait constater que ce qui s'est passé aujourd'hui, quand bien même nous comprenons certaines frustrations de nos compatriotes par rapport à ce qui se passe à l'Est du pays, la manière dont les manifestants ont procédé, viole plusieurs dispositions du droit international. Nous tenons à rappeler que les installations des diplomates étrangers, du personnel de la MONUSCO sont inviolables », a déclaré Peter Kazadi, à l'issue de cette réunion, rapporte Africa News.

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L'Avenir note que ces manifestants ont dénoncé « la complicité américaine et des puissances internationales dans l'holocauste congolais », perceptible par leur silence coupable digne de la loi de l'omerta de la maffia, une tuerie qui dure depuis 30 ans, principalement dans sa partie orientale dans le Kivu où plus de 12 000 000 des Congolais ont payé de leurs vies, victimes du capitalisme sauvage américain.

Ces protestataires principalement des jeunes ont brûlé des pneus devant des représentations occidentales et particulièrement devant la représentation de Canal Plus aux environs de l'immeuble SOZACOM.

Selon les manifestants et bien d'internautes qui ont enflammé la toile, lors de la CAN, « Canal + a censuré les supporters congolais. Le média français n'a pas montré les supporters congolais pour éviter de diffuser leurs messages pour la paix dans l'Est de la Rdc. Ce qui est perçue comme preuve du complot mondial contre le Congo ».

Malgré les explications de Canal+ après l'intervention du congolais Mbuya de l'entreprise française, c'était la goutte d'eau qui déborda la vase. Certains experts en communication ont tenté d'évoquer la ligne éditorial mais en vain ! explique L'Avenir.

C'est la prise de position de certains pays occidentaux qui avait agacé les jeunes kinois, souligne pour sa part, Congo Nouveau.

En effet, d'après ce trihebdomadaire, au cours de la semaine passée, certains pays, notamment la France, la Belgique, la Grande-Bretagne, les États-Unis d'Amérique, Israël avaient, à travers leurs ministres des Affaires étrangères, exhorté le pouvoir d'accepter de s'asseoir autour d'une même table avec les rebelles du M23 pour négocier.

« Or, sur ce point, le chef de l'Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, ne mâche pas ses mots », commente ce journal qui précise que le président Tshisekedi a toujours rappelé qu'il ne négociera jamais avec les rebelles du M23, soutenus par le régime de Kigali, qui sèment la mort dans la partie orientale de son pays.

Lors des échanges de voeux, le 30 janvier, avec les ambassadeurs accrédités à Kinshasa, le chef de l'Etat congolais était clair sur la position de son gouvernement sur la crise au Kivu. Dans son discours, abordant la question sur la crise sécuritaire persistante dans la partie Est de la RDC, Félix- Antoine Tshisekedi a réaffirmé la position de la RDC quant à la souveraineté et à l'intégrité territoriale. Dans la foulée, l'actuel locataire du Palais de la Nation avait souligné que « tout dialogue avec les agresseurs était exclu tant qu'ils occupaient une partie du territoire congolais », fait savoir Congo Nouveau.

Face aux manifestations des rues contre la MONSUCO, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC) et Cheffe de la MONUSCO, Madame Bintou Keita, condamne la série d'attaques visant le personnel des Nations Unies à Kinshasa ce samedi 10 février et demande aux autorités judiciaires congolaises de diligenter des enquêtes en vue de poursuivre les auteurs. Plusieurs véhicules des Nations Unies ont été incendiés et mis à sac, note quant à elle, La Prospérité.

Ces assauts impactent négativement la mise en oeuvre des mandats respectifs des agences, fonds et programmes du système des Nations Unies, a rappelé Bintou Keita.

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