Dakar — La Mission d'observation électorale de l'Union européenne (MOE-UE) a annoncé, lundi, le départ de ses 32 observateurs de longue durée suite au report de l'élection présidentielle du 25 février.
"(...) au vu de l'incertitude du calendrier électoral, la MOE a entrepris le retour des observateurs de longue durée", rapporte un communiqué transmis à l'APS, soulignant que "des experts de l'équipe cadre de la MOE UE restent à Dakar pour suivre attentivement l'évolution du processus".
Dans son communiqué, la MOE UE dit s'inquiéter que "les décisions des autorités de reporter le scrutin présidentiel puissent constituer une rupture avec la longue tradition de démocratie du Sénégal".
Elle dit également "regretter les violences exercées sur des citoyens et des journalistes lors des récentes manifestations".
La MOE UE rappelle par ailleurs "l'importance du respect de la liberté de la presse et regrette le retrait de la licence de diffusion de la chaîne Walf TV qui a limité le droit de la population sénégalaise à être informée". Elle rappelle de même "l'importance de garantir un accès continu à l'Internet".
Elle souligne "l'importance de garantir aux citoyens sénégalais le libre exercice de leur droit de vote à travers des élections organisées dans le respect des libertés fondamentales, de l'État de droit, de la Constitution et des normes internationales souscrites par le Sénégal".
Le communiqué rappelle que la MOE-UE est présente au Sénégal sur invitation du gouvernement "pour observer l'élection présidentielle en toute impartialité et indépendance".
Les 32 observatrices et observateurs de longue durée avaient été déployés dans le pays, le 02 février.
Macky Sall a annulé le décret avec lequel il avait convoqué les Sénégalais aux urnes le 25 février prochain pour l'élection d'un nouveau président de la République.
En prenant cette décision, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l'examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d'entre eux.
L'Assemblée nationale a voté une proposition parlementaire reportant l'élection présidentielle au 15 décembre prochain. Lors du vote, des députés protestant contre cette proposition et le report du scrutin ont été expulsés de l'hémicycle par la Gendarmerie nationale.
Des candidats au scrutin présidentiel et des députés ont saisi le Conseil constitutionnel en vue de l'annulation de la décision du président de la République et l'organisation du vote à la date initialement prévue.