Dakar — Trois morts et plus de 250 arrestations. C'est le bilan des affrontements du week-end dernier au Sénégal contre le report des élections présidentielles au Sénégal, décidé le 3 février par le Président Macky Sall (voir Fides 5/2/2024). Le scrutin devait se tenir le 25 février mais, après l'annonce de son report à une date à déterminer par le Président, l'Assemblée nationale a décidé de le reporter au 15 décembre.
Dans la capitale, Dakar, les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes et utilisé des grenades assourdissantes contre les manifestants.
Alors que le calme semblait être revenu à Dakar, les affrontements se sont poursuivis à Ziguinchor, capitale de la Casamance, opposant des dizaines de jeunes aux forces de sécurité, qui ont formé des barrages et jeté des pierres.
Outre les partis d'opposition, plusieurs organisations de la société civile ont également exprimé leur rejet du report du scrutin. Parmi elles, le Conseil national des laïcs du Sénégal (CNL) qui, dans un communiqué, exprime "avec amertume et regret, tout son désaccord face à cette décision dont les conséquences risquent de conduire le Sénégal vers des lendemains incertains".
"Cette décision sans précédent, poursuit la CNL, en contradiction avec la légendaire tradition démocratique du Sénégal, comporte des risques réels d'instabilité et constitue une préoccupation majeure pour notre organisation.
"Fidèle à ses valeurs de paix et de fraternité et dans l'intérêt supérieur de la Nation, la CNL appelle le Président de la République ainsi que tous les partis politiques à respecter scrupuleusement le calendrier électoral. La CNL exhorte l'Etat et toutes les parties prenantes au processus électoral, en particulier les partis politiques, à oeuvrer pour la paix et la stabilité du Sénégal en trouvant dans les meilleurs délais les solutions nécessaires à l'organisation d'un scrutin transparent, inclusif, apaisé et démocratique."