Congo-Kinshasa: Beni - Retrait de 69 mineurs, dont quatre filles, parmi les candidats souhaitant intégrer les FARDC

communiqué de presse

Le lundi 29 janvier 2024, au camp militaire de Mambango, situé à une dizaine de kilomètres de Beni-ville dans la province du Nord-Kivu, la Section Protection de l'Enfant de la MONUSCO a effectué la vérification et l'identification (screening) des candidats au recrutement par l'armée congolaise (FARDC).

Un groupe particulier était composé de 786 jeunes candidats, dont 26 femmes, affirmant avoir fui le « recrutement forcé par le mouvement rebelle du M23 ». Ils ont été transférés du camp militaire de l'armée à Rwindi au Nord-Kivu, où ils sont arrivés par vagues successives à Beni, le vendredi 26 janvier 2024.

Tous les candidats ont été minutieusement examinés par l'équipe mixte de vérification composée de la MONUSCO, des FARDC et d'une ONG partenaire de l'UNICEF.

Le résultat de cette évaluation révèle que 69 candidats dont quatre filles, ont été identifiés comme mineurs et ont été retirés de la liste des futures recrues.

La MONUSCO a ensuite pris en charge leur transfert vers une ONG partenaire de l'UNICEF où ils bénéficieront d'un soutien psychosocial, en attendant leur réunification familiale.

Travailler pour le gouvernement

Selon le responsable des nouvelles recrues au sein des FARDC pour la province du Nord-Kivu, le colonel Faustin Ndakala, les jeunes ayant échappé au recrutement forcé par le M23 ont justifié leur choix par la volonté de servir la nation plutôt que de rejoindre une rébellion : « Au lieu de travailler pour des rebelles, nous avons choisi de travailler pour le gouvernement », ont-ils déclaré aux FARDC. Ces jeunes ont sollicité un « recrutement spécial » auprès des FARDC.

« Ces 786 jeunes que vous voyez ici, viennent de différentes localités occupées par le M23 telles que Rutshuru, Jomba, Kalengera, Bambo, Tongo, Nyanzale, Kikuku, Kibirizi, Mweso et Kitshanga. Nous les avons escortés de Rwindi jusqu'ici à Beni, afin de les stabiliser initialement et de les accueillir de manière appropriée en raison de tout ce qu'ils ont vécu en étant recrutés de force. Étant des jeunes ayant fui ce recrutement forcé du M23, le gouvernement et les FARDC ont jugé opportun de les intégrer en organisant un recrutement spécial pour ces jeunes » affirme le colonel Faustin Ndakala.

Exactions et traumatismes

Parmi les quatre jeunes filles mineures séparées des candidats au recrutement par les FARDC, l'une d'entre elles, âgée de 17 ans et enceinte, affirme avoir été « violée par deux éléments du M23 et se dit incapable d'identifier le père de son bébé », selon un agent de la Section Protection de l'Enfant de la MONUSCO à Beni.

« J'étais partie au champ avec mes parents, les rebelles du M23 sont arrivés, ils les ont tués pendant que d'autres me violaient. En arrivant à Rwindi, on m'a dit que je suis enceinte », raconte une autre fille de 18 ans qui a fui la zone contrôlée par le M23, il y a trois mois.

D'autres témoignent d'exécutions sommaires, notamment la décapitation de leurs parents perpétrée par des membres du M23 dans la région de Rutshuru. Ils accusent également ce mouvement rebelle d'avoir massacré des civils à Kishishe. « Les M23 sont arrivés, ils ont violé des femmes et ont emmené des jeunes qu'ils ont tués dans des toilettes », rapporte un autre jeune.

Les garçons et les filles qui s'opposent au recrutement forcé risquent leurs vies. C'est ce qu'affirme un jeune rencontré par la MONUSCO : « C'était au dixième mois, les jeunes pointés du doigt par le M23 étaient tués. Ils recrutaient aussi de force des jeunes pour une formation à Kisiza et ceux qui refusaient étaient également tués ».

Les rebelles du M23 occupent plusieurs villages dans les territoires de Rutshuru et Masisi situés dans la province du Nord-Kivu.

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