Environ 50 millions de personnes dans le monde sont atteintes d'épilepsie, tandis qu'à Madagascar, cette maladie touche environ 2% de la population.
Touchant aussi bien les enfants que les adultes, l'épilepsie est encore entourée de bien des voiles, notamment en matière d'informations, favorisant les tendances à la stigmatisation des malades et entretenant le tabou autour de l'épilepsie. Encore associée dans diverses communautés ou dans la société malgache à une possession démoniaque, l'épilepsie reste encore méconnue par la grande majorité du public. La journée internationale de l'épilepsie, célébrée le deuxième lundi de février (cette année, le 12 février), est une occasion d'informer et de sensibiliser sur cette maladie qui touche environ 2% de la population de Madagascar, et de changer les regards sur l'épilepsie.
Cercle vicieux
Pour diverses raisons, mais essentiellement la considération de la société qui associe l'épilepsie à une manifestation diabolique ou à de la sorcellerie, les familles ont honte de la maladie de leur proche. Ce qui, outre la difficulté liée à la prise en charge, met le malade et sa famille face à un autre problème d'ordre social, faisant que la maladie devient souvent taboue. Nombre de malades épileptiques sont stigmatisés, voire harcelés. Certains d'entre eux peinent à trouver du travail. De l'autre côté de la barrière, la société demeure toujours aussi mal informée sur cette maladie, entretenant le cercle vicieux. La maladie, bien que non contagieuse, « fait peur ».
Causes et manifestations
Troisième trouble neurologique au monde, après la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson, l'épilepsie se résume en une perturbation de l'activité des cellules nerveuses dans le cerveau, et à l'origine de convulsions, principalement, mais également d'autres manifestations. Pouvant résulter d'une lésion cérébrale suite à un traumatisme ou à un accident vasculaire cérébral (AVC), ou encore en raison de la présence d'une tumeur, l'épilepsie peut également être d'origine génétique. Se présentant sous plusieurs formes, elle peut se manifester par ces crises imprévisibles, pouvant débuter par des sensations anormales, une absence, un trouble du comportement, une perte de l'équilibre, et pouvant aller jusqu'à des convulsions, des yeux révulsés, une perte de conscience.
Interdits
L'épilepsie, dans quasiment la moitié des cas mondiaux, se déclare avant l'âge de 10 ans. Elle peut, cependant, toucher à tout âge. La prise en charge, dans la grande majorité des cas, est médicamenteuse. D'autres types d'épilepsie, résistants aux médicaments, amènent à préconiser la chirurgie. Correctement diagnostiqué, et suivant un traitement, le malade épileptique peut vivre normalement, ou presque, car le suivi reste permanent. Si les malades traités et suivis peuvent parfaitement vivre normalement, il demeure que certains métiers leur sont interdits pour leur sécurité et celle des autres. Tel est le cas pour les métiers concernant l'aviation civile (pilote de ligne, contrôleur aérien, personnel navigant...), la conduite de train ou de véhicules poids lourds, les pompiers, la marine marchande, les forces de l'ordre armées (police, armée, gendarmerie), les professions exposant aux rayonnements ionisants (radiologie, industrie nucléaire, certaines mines...) Certains métiers, bien qu'accessibles aux personnes épileptiques, tels la conduite d'engins et de véhicules légers à titre professionnel, nécessitent une attention particulière. Notons que le taux de chômage chez les personnes épileptiques est généralement plus élevé par rapport à la population générale.