Sénégal: Report de la présidentielle et crise politique - Abdou Diouf et Me Wade s'en mêlent

Les anciens présidents du Sénégal, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade
13 Février 2024

La situation politique tendue du pays, suite au report de la présidentielle qualifié par l'opposition et la société civile de putsch constitutionnel, fait sortir de leur mutisme Abdou Diouf et Abdoulaye Wade.

Les deux anciens Présidents de la République du Sénégal, jusque- là aphones, se sont prononcés en effet dans une lettre conjointe, sur la tension politique au Sénégal marquée tout d'abord par ce report de la présidentielle du 25 février 2024 et les violentes manifestations ayant entrainé la mort de trois jeunes.

Aussi ont-ils affirmé : « Nous appelons notre jeunesse, dont nous comprenons les frustrations et le désarroi, à arrêter immédiatement les violences et la destruction de biens, et surtout à prendre du recul pour ne pas être manipulée par des forces extérieures aux desseins obscurs ». Dans la foulée, ils ont invité « l'ensemble des dirigeants politiques, du pouvoir et de l'opposition, ainsi que les responsables de la société civile, à participer à des discussions franches et loyales, afin que la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes, inclusives et incontestables »,

Dans ledit communiqué transmis à la presse par le Parti démocratique sénégalais, les deux anciens Présidents du Sénégal informent avoir parlé au téléphone avec le président Macky Sall qui leur a réaffirmé son engagement de ne pas briguer un 3e mandat. « Nous venons de nous entretenir longuement au téléphone avec le Président de la République, Monsieur Macky Sall, qui nous a réaffirmé son engagement, pris devant la Nation le 3 juillet dernier, de ne pas briguer un troisième mandat et de quitter le pouvoir aussitôt après l'élection présidentielle « , renseignent-ils dans leur lettre conjointe.

Les deux anciens chefs de l'Etat informent également que face à M.Sall qui « a pris l'engagement de ne ménager aucun effort pour préserver la stabilité du Sénégal, nous lui avons demandé d'organiser dans les plus brefs délais le dialogue national qu'il a annoncé et qui, comme nous le souhaitons ardemment, devra déboucher sur une large réconciliation nationale dans le respect de la Constitution et de l'Etat de droit ». Ils n'ont pas aussi manqué de présenter leurs « plus sincères condoléances » aux familles et aux proches des trois manifestants tués lors des évènements de vendredi dernier.

A noter enfin que dans leur lettre conjointement signée, ils rappellent qu'ils s'adressent aux Sénégalais « en tant qu'anciens Présidents de la République du Sénégal, pères, avec Léopold Sédar Senghor, de la démocratie sénégalaise obtenue de haute lutte, mais aussi anciens irréductibles adversaires politiques qui nous sommes vigoureusement opposés par le passé ». Et de relever que, malgré leurs rivalités, ils ont « su discuter et dialoguer dans l'intérêt du Sénégal pour mettre un terme à nos différends et aux crises politiques, et cela dans le seul but de préserver la paix et les vies ». Au final, ils ont dit à l'attention de Macky Sall : « Vous n'avez pas le droit de faire moins que nous ».

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.