Madagascar: Environnement - Le phénomène El Niño à craindre dans le Sud

Le Sud ne sera pas épargné. Le phénomène El Niño pourrait engendrer encore plus de conséquences graves pour la partie Sud de Madagascar. Notamment dans la région Anosy, Androy et aussi les régions dans le Sud-est. Actuellement, cette grande partie de l'Île fait face à une insuffisance importante de précipitation. Depuis plusieurs mois, les prévisions de la Météo Madagascar mentionnent toujours des journées sèches pour cette partie.

Cela fait flamber également la température jusqu'à près de 32 °C. Les risques ne pourraient pas être moindres pour les mois à venir durant lesquels ce phénomène pourrait s'accentuer. La descente de la coordinatrice pour la réponse à El Niño et la crise climatique, la sous-secrétaire générale des Nations unies, Reena Ghelani, la semaine passée, a permis à cette dernière de constater la situation.

Depuis le mois d'octobre dernier, les Nations unies ont déjà constaté le manque important de pluie laissant envisager le pire pour la saison de récolte vers le mois de mai. « La pluie est très insuffisante en cette saison. Nous avons déjà passé plusieurs mois ensoleillés et très secs que nos cultures se fanent progressivement. Surtout le riz, le maïs et les légumes », explique Soavela, un habitant de Vangaindrano dans le Sud-est, joint au téléphone hier. D'un côté, d'autres municipalités passent aussi par la même situation. Le risque de sous-alimentation est très élevé pour ces personnes.

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Des mesures anticipatoires

« Dans le Grand Sud, près de 45 % de la population dans certains districts fait face à des niveaux aigus d'insécurité alimentaire », selon le bilan des Nations unies. Les acteurs humanitaires craignent que la sécheresse, à cause de ce phénomène, n'accentue les vulnérabilités. Lors du précédent épisode El Niño en 2015-2016, la région avait été frappée par une grave sécheresse, une situation qui risque de se reproduire pour les mois à venir. De plus, comme ce qui se passait il y a près d'une semaine, le « tiomena» a envahi plusieurs districts. Une conséquence de ce changement climatique qui pourrait encore s'aggraver pour les mois à venir.

« Madagascar est déjà confronté à la crise climatique. Et avec le retour d'El Niño, les conséquences pourraient être dramatiques. C'est maintenant qu'il faut agir pour réduire l'impact d'El Niño. Le coût de la réponse humanitaire, si nous devions attendre, serait de cinq à dix fois plus », déclare aussi Reena Ghelani. Dans ce cas, un appel à l'aide humanitaire pour les régions du Grand Sud et du Sud-est a été lancé.

Par ailleurs, le ministère de l'Environnement et du Développement durable, premier responsable dans ce combat, a déjà instauré des mesures importantes à travers le projet « mionjo », avec diverses autres entités. « Nous ne pouvons que limiter les dégâts avec tous nos moyens puisque c'est un phénomène naturel. Des activités ont été déjà menées et d'autres sont en cours à travers ce projet », explique une source auprès de ce ministère.

Notamment, la plantation des arbres « brise-vent » pour limiter les dunes de sable ; il y a aussi les arbres fruitiers et la formation d'une grande muraille verte pour protéger ces habitants. Des activités concernant l'eau et l'assainissement sont, en outre, mises en place. Tout cela à part la distribution des vivres pour ces habitants.

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