Sénégal: Face aux menaces de manifestation - Le gouvernement suspend à nouveau l'internet mobile

13 Février 2024

Le collectif de la société civile contre le report de la présidentielle du 25 février 2024 annonce le report de la « marche silencieuse » prévue ce mardi à 15 heures à Dakar, au vendredi prochain. Cela fait suite à l’interdiction servie par le préfet de Dakar, selon qui, cette manifestation pourrait «perturber  de la circulation des personnes et leurs biens ». Devant cet état de fait, les organisateurs ont reprogrammé une nouvelle marche le vendredi prochain sur, certainement, un autre itinéraire.

Quant aux syndicats de l’enseignement, ils maintiennent la pression sur le pouvoir sénégalais en annonçant une série de manifestations dont des débrayages et arrêts des cours dans différents établissements du pays qui, au fil du temps, s’enfonce progressivement dans la crise.

« Fidèle à leur engagement à lutter pour le retour à la stabilité et la légalité constitutionnelle ainsi que l’apurement de tous les accords signés avec le gouvernement, les syndicats décrètent mardi 13 février 2024 débrayage à 10 h suivi d’Assemblée générale d’établissements et une marche silencieuse à Dakar. Mercredi 14 février 2024, un débrayage est prévu à 10 h ».

Dans cette même dynamique, « les syndicats invitent tous les enseignants à respecter strictement les plans d’actions et à participer massivement à la marche silencieuse prévue le mardi 13 février 2024 à partir de 15 heures du rond-point Jet d’eau à la Fastef », précise une déclaration.

%

Un document signé par le cadre de concertation des syndicats de l’enseignement composé du CUSEMS, du CUSEMS/A, du SAEMSS, du SEPT, du SEPPI, du SUDES, de la CDEFS, du SADEF, du de l’ODES, de l’UES.

La Radio Futurs Médias qui est la première radio privé rapporte dans son édition de mi-journée que le mot d’ordre de grève a été largement suivi dans de la région de Thiès notamment dans la ville Mbour.

Face à cette pression des syndicats, de l’opposition et de la société civile, le ministère de la communication, des télécommunications et du numérique, annonce une nouvelle suspension partielle de l’internet mobile, ce mardi 13 Février 2024.

Le président Macky Sall tente de désamorcer la bombe

Le président de la République, Macky Sall, a instruit le ministre de la Justice lors du précédent Conseil des ministres de préparer un projet de loi d'amnistie générale.

Cette mesure qui s’applique sur des faits devrait conduire à la libération d'Ousmane Sonko et d'autres personnes arrêtées lors des dernières manifestations. Le projet de loi devrait être présenté et adopté lors du Conseil des ministres prévu le  mercredi 14 février 2024 avant d’être soumis à l’Assemblée nationale pour adoption.

« En plus des personnes impliquées dans les récentes manifestations, cette mesure d'amnistie devrait également s'appliquer à des affaires plus anciennes, y compris celles concernant les condamnations de Karim Wade et Khalifa Sall », rapporte adakar.com.

Selon la même source, le président Sall souhaite ainsi offrir à chaque acteur la possibilité de participer au dialogue national et, pour ceux qui le désirent, de prendre part à l'élection présidentielle qui a été reportée à une date ultérieure.

A l’en croire, « cette initiative vise à assurer un Sénégal apaisé et stable à l'issue du dialogue inclusif qu'il promeut. Cette loi d’amnistie devra être adoptée par le Parlement, marquant ainsi la première étape vers un dialogue constructif et inclusif ».

Avant de rappeler au passage que le rétablissement du signal de la chaine de télévision privée Walfadjri est également envisagé dans le cadre de cette démarche d'apaisement.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.