Les élèves des différents établissements scolaires, publics comme privés, ont suspendu les cours hier, lundi 12 février 2024, et ce pour deux jours, en soutien à leurs camarades victimes des dernières manifestations violentes à soubassements politiques, apprend-on de sources bien informées. La contagion est partie du lycée Balla Moussa Daffé pour gagner le lycée Ibou Diallo, puis le reste des établissements de la commune de Sédhiou. Il y a eu des échanges de projectiles entre Forces de défense et de sécurité et les potaches. Aucune interpellation ni blessé n'est signalé.
C'était en effet une suspension des enseignements-apprentissages dans tous les ordres d'enseignement de la commune de Sédhiou, hier lundi. Ainsi en ont décidé les élèves de la capitale du Pakao, pour déplorer les pertes en vies humaines avec à la clé trois morts du côté des élèves dont un étudiant à Dakar et de beaucoup de blessés, informent les élèves rencontrés dans les différents établissements scolaires de la ville de Sédhiou.
Les plus grands ont déclenché le mouvement de grève, en faisant sortir tous leurs cadets jusque dans les écoles privées et les centres de formation professionnelle. «Nous avons décidé de sortir nos camarades pour protester contre l'usage de la violence contre les élèves et les étudiants. Il y a eu trois morts dont un à Ziguinchor, un à Saint Louis et un étudiant à Dakar», déclare un élève sous le couvert de l'anonymat. Et de poursuivre : «il y a aussi des cas d'arrestation parmi les élèves et les professeurs. L'Etat doit tout faire pour mettre fin à cette situation car nous voulons étudier dans de bonnes conditions et réussir comme nos aînées politiques le sont aujourd'hui».
La Police a bouclé le périmètre qui ceinture la gouvernance et le quartier administratif. A hauteur du Centre de formation professionnelle de Moricounda, il y a eu des échanges de projectiles entre policiers et élèves, avec des pierres contre des grenades lacrymogènes. La scène a duré un quart d'heure, avant que les potaches ne se dispersent. Aucune interpellation ni blessé n'est enregistré, selon nos informations. A la mi-journée, le calme était revenu et le trafic à nouveau ouvert à la circulation des personnes et des biens.