Le philosophe et sociologue français, Edgar Morin, a salué, samedi à Marrakech, la riche contribution de l'Afrique à la culture mondiale.
La littérature africaine est "grande, créative et diversifiée", comme en témoignent les prix prestigieux remportés par les auteurs africains tels que le Prix Nobel de littérature et le Prix Goncourt, entre autres, a indiqué Edgar Morin, qui était l'invité de la rubrique "Grand entretien", prévue dans le cadre de la deuxième édition du Festival du livre africain de Marrakech (FLAM).
Intervenant devant un public nombreux au Centre culturel les "Etoiles de Jamaâ-el-Fna", qui accueille les événements du festival en présence de plusieurs écrivains et intellectuels africains de renom, le philosophe français a souligné la contribution des intellectuels africains tout au long de l'histoire au processus de libération.
"Vous continuez cette marche et apportez une contribution précieuse à la culture mondiale", a-t-il dit à l'adresse des intellectuels africains.
L'Afrique est appelée aujourd'hui à préserver son identité et à s'attacher à sa propre pensée face à "l'invasion du Sud par le Nord", a par ailleurs poursuivi Edgar Morin, avant d'inviter les pays du Sud à tirer profit de l'avantage technologique offert par l'économie, tout en restant fidèle à leur identité et aux valeurs de fraternité et de solidarité qui les caractérisent.
Il s'est également arrêté sur les débuts de sa relation avec le continent africain, qui remonte à l'après Seconde Guerre mondiale, notamment à travers la revue "Présence africaine", lancée à l'époque par l'écrivain sénégalais Alioune Diop, précisant qu'il avait pu, grâce à cette revue, plonger dans les cultures africaines et découvrir ses poètes et écrivains.
Tenue sous le thème "Edgar Moran, témoin de deux siècles, et boussole de notre temps", cette rencontre a été l'occasion de rappeler les positions du philosophe et sociologue français sur plusieurs questions actuelles, notamment les relations Nord-Sud, ainsi que la relation particulière qu'il entretient avec le continent africain.
Cette rencontre a également été marquée par des hommages rendus à Edgar Morin à travers des témoignages présentés par le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, l'écrivain et chercheur marocain Ali Benmakhlouf et le délégué général du FLAM, Younès Ajarraï.
Porté par l'Association "We Art africains", le FLAM se veut une célébration éloquente de la littérature et de la culture africaines et vise à rapprocher la culture et l'art du public.
Pour cette deuxième édition du festival, la programmation propose des thématiques reflétant l'actualité scientifique et éditoriale de l'Afrique et consacre une place particulière à la réactivation et à la consolidation des mémoires et des liens qui unissent tous les Africains partout où ils se trouvent.
Cet événement, qui permet aux auteurs et au public de se rencontrer sous différentes formes et rencontres quotidiennes, comprend aussi des concerts, des lectures et de la poésie.
Bouillon
Projection
La projection du film "Le Process Goldman" de Cédric Kahn aura lieu, les 22 et 24 février, à la Cinémathèque de Tanger.
Le film relate l'histoire du deuxième procès de Pierre Goldman, militant d'extrême gauche, qui débute en novembre 1975. Il a été condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes.
Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l'icône de la gauche intellectuelle.
Spectacle
L'Institut français de Tétouan abrite, le 16 février, un spectacle de musique animé par le groupe Farafina Yélé, qui signifie "Les étoiles d'Afrique" en langue burkinabé.
Le groupe se compose d'artistes provenant de différentes cultures (Maroc, Côte d'Ivoire, Cameroun, Madagascar) qui se sont réunis à Tanger, un carrefour international ouvert à toutes les formes d'art.
Farafina Yélé promeut des valeurs de tolérance, de paix et de respect en mettant l'accent sur l'amour, le travail, la patience et surtout la persévérance, considérés comme des éléments essentiels pour réussir dans la vie, à travers la plupart de leurs chansons. Ces messages sont véhiculés avec des rythmes africains, tels que le Bikutsi, le Coupé décalé, le Salegy, le Raï et le Chaâbi.