Le tourisme se trouve à la 3e place en matière de secteur pourvoyeur de devises à la nation après l'exportation de nickel et de cobalt ainsi que les zones franches.
« À la suite des arrivées touristiques recensées l'an dernier, soit 259 850 personnes, les recettes enregistrées se chiffrent à plus de 534 millions d'euros ». Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat Joël Randriamandranto, l'a annoncé lors d'une conférence de presse hier dans ses locaux à Tsimbazaza. « Nous avons révisé les statistiques en ne comptabilisant que les voyageurs internationaux qui ont fait une demande de visa d'entrée à Madagascar et en incluant la diaspora malgache qui vient dans le pays pour faire du tourisme. Ce chiffre se rapproche sensiblement du niveau de 2019, qui a été l'année la plus performante avec, à peu près, 306 000 vrais touristes enregistrés. Il y a eu une hausse du nombre de voyageurs venant de l'Europe de l'Est, atteignant 20 000 touristes l'an dernier contre 6 000 touristes en 2019 », a-t-il ajouté. Outre la promotion de la destination via une vingtaine de magazines internationaux, au moins 200 tours opérateurs émetteurs étaient en éductours à Madagascar pour s'engager à la vendre sur le marché international.
800 opérateurs inscrits. Dans la foulée, la capacité d'accueil de la Grande île ne cesse de s'améliorer puisque 263 établissements d'hébergement et de restauration ont obtenu leur autorisation d'ouverture l'an dernier sans compter les 92 licences délivrées aux acteurs oeuvrant dans le secteur. « Le ministère milite également pour la bonne gouvernance de ce secteur pourvoyeur de devises en mettant en place une plateforme d'auto-recensement de tous les acteurs. Près de 800 opérateurs s'y sont inscrits actuellement. Ce sont des loueurs de voiture, des restaurateurs, des hôteliers, des guides, des tours opérateurs, des agences de voyage et bien d'autres prestataires touristiques », a fait savoir le ministre de tutelle.
Pour le secteur artisanat, plus de 31,9 millions d'euros de recettes ont été enregistrées l'an dernier avec 3 376 certificats faits-mains délivrés. Parlant de ses perspectives pour 2024, « Nous allons inviter 500 tours opérateurs émetteurs à venir à Madagascar dans le cadre des éductours. Ils participeront à la 10e édition de l'International Tourism Fair qui va coïncider avec la 1ère édition de l'International Handicraft Fair-Madagascar du 20 au 23 juin 2024 au CCI Ivato. Ce sera un grand challenge facilitant les débouchés des produits artisanaux d'autant plus que les exposants seront des vrais artisans », a-t-il enchaîné.
13 projets à réaliser. Par ailleurs, le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Joël Randriamandranto, a livré les 13 projets qu'il s'engage à réaliser dans 100 jours. Il explique : « Nous allons sensibiliser 300 jeunes lycéens sur les métiers du tourisme car c'est également un secteur pourvoyeur d'emplois. Au moins 4 000 agents du tourisme seront formés en langues anglaise et française et de métiers de guide avec le projet PIC. Une cartographie sur les matières premières utilisées par les artisans sera établie au moins pour trois filières porteuses tout en effectuant le classement des produits artisanaux les plus exportés avec leurs quantités respectives. En outre, des cartes professionnelles seront distribuées aux 1 000 artisans formels. Toujours au profit de l'artisanat, une centrale d'achat sera mise en place en commençant par les cornes de zébus. Ce sera géré par un secteur privé suite au lancement d'un appel à manifestation d'intérêt. Les besoins mensuels ou annuels des artisans seront également identifiés afin de constituer les stocks de matières premières au niveau de cette centrale d'achat. Ce n'est pas tout ! L'Etat va mettre en place une cité des Métiers à Ivato. Il s'agit d'un centre commercial dédié aux artisans. L'opérateur, chargé de la construction de cette infrastructure, sera connu dans les 100 jours. La formation en design et qualité des artisans figure également parmi nos priorités », a conclu le ministre de tutelle.