Dans son allocution au Sommet mondial des gouvernements, hier, le président de la République a exposé les actions étatiques dans des secteurs essentiels. Il a mis en exergue celles engagées dans des domaines touchant au développement humain.
«Face aux défis rencontrés et en vue de rattraper le retard de développement accumulé depuis plus de 60 ans, Madagascar s'est penché sur plusieurs secteurs essentiels». C'est une des phrases utilisées par Andry Rajoelina, président de la République, comme entrée en matière de son discours à la tribune du Sommet mondial des gouvernements, hier, à Dubaï.
Dans son allocution, il a mis l'accent sur cinq points essentiels touchant au développement humain, à savoir l'agriculture, l'énergie, la santé, l'éducation et la formation professionnelle. Sur le thème "façonner les gouvernements de demain", le Sommet de Dubaï se veut être une plateforme d'échanges des bonnes pratiques de gouvernance pour répondre aux défis locaux et globaux. Des défis portant sur l'amélioration du bien-être des populations, outre le développement économique.
Aussi, dans son allocution, le locataire d'Iavoloha a exposé les actions déjà entreprises pour combler le retard qu'accuse la Grande île dans les cinq domaines précités. Pour l'agriculture, le Président réaffirme l'ambition de rétablir le statut de Madagascar comme grenier rizicole de l'océan Indien, dans les prochaines années. "(...) nous allons construire des usines de production d'engrais et nous allons vulgariser des semences abordables pour rendre accessibles les intrants afin d'augmenter le rendement de la production à l'hectare", déclare-t-il alors.
Le locataire d'Iavoloha réitère également que l'État mise sur "le développement de l'agribusiness à grande échelle à travers l'augmentation de 100 000 hectares de surfaces cultivables". Le but est d'atteindre l'autosuffisance alimentaire, mais aussi, d'exporter. "La terre est sacrée, elle est notre identité", soutient-il, du reste, pour aborder le défi foncier. Les litiges fonciers douchent, en effet, l'enthousiasme des paysans qui comptent 80% de la population.
Une autre bonne pratique avancée par Andry Rajoelina, hier, est la distribution des certificats fonciers, pour sécuriser les terres des paysans. Pour le secteur de l'énergie, le défi auquel la Grande île fait face est certes colossal, mais pas insurmontable. D'autant plus qu'étant un pilier du développement, son redressement est impératif.
Essor économique
"Notre production énergétique actuelle est essentiellement thermique. Le coût élevé du kilowattheure rend inaccessible l'électricité et ralentit le développement car seulement 23% de la population ont accès à l'énergie. Nous allons donc accélérer la transition énergétique à Madagascar, installant dans les prochains mois, soixante parcs solaires sur les cent dix-neuf districts à travers toute l'île. C'est un grand pas vers une énergie verte, renouvelable et propre", explique le locataire d'Iavoloha.
Dans un premier temps, pour démocratiser l'accès à l'électricité domestique, Andry Rajoelina a évoqué la distribution de kits solaires dans le cadre du projet "Hazavana ho anao". Il défend ce projet en mettant en avant un argument financier. "Près de quatre millions de ménages pourront économiser entre 2 et 4 dollars par mois. Cela constituerait près de 960 millions de dollars d'économie en cinq ans, engendrant ainsi l'amélioration du quotidien de chaque famille, entraînant alors une croissance économique pour le pays", argue-t-il.
Pour la santé, Andry Rajoelina note que "Madagascar a institué des réformes structurelles considérables depuis les cinq dernières années", pour que la population puisse jouir du droit à la santé. La construction de trente centres hospitaliers et de cent dix centres de santé de base a été citée comme exemple. "Je suis convaincu que c'est une population bien portante et en bonne santé qui peut apporter sa contribution au développement de la nation", souligne-t-il.
Pour l'éducation, le Président met l'accent sur les quelque quatre mille salles de classe nouvelle construites pour scolariser deux cents mille élèves, en cinq ans. "C'est un record à Madagascar qui rayonne sur le continent africain", affirme-t-il. Il parle aussi de la distribution de manuels pédagogiques et d'outils informatiques, ainsi que le renforcement du système de cantine scolaire. Andry Rajoelina parle aussi de la construction de nouvelles universités, ainsi que du coup d'accélérateur qu'il compte mettre sur la formation professionnelle.
Le Sommet mondial des gouvernements est aussi l'occasion d'identifier des axes de coopération. Dans cette optique, au-delà du développement, il y a l'essor économique en perspective. Andry Rajoelina souligne la position stratégique de Madagascar dans l'océan Indien. Ce qui lui permet d'être "un pont", entre l'Afrique, l'Asie et le Moyen-Orient, ainsi que la région Indianocéanie. Deux des plus importantes autoroutes maritimes commerciales mondiales passent justement au large des eaux malgaches.
Avec le soutien de partenaires étatiques ou d'investisseurs, la Grande île pourra capitaliser cette position stratégique dans l'océan Indien. Elle table aussi sur le développement industriel et veut attirer les grands investisseurs. Le Président coche également les multiples richesses de Madagascar, comme ses ressources minières ou énergétiques et ses atouts touristiques "qui ne demandent qu'à être exploitées".
