Ile Maurice: Le DPP met fin aux poursuites privées contre Husnoo et Jugnauth

14 Février 2024

Le Directeur des poursuites publiques (DPP), Me Rashid Ahmine, a mis fin, hier, à la poursuite privée d'un habitant de Pailles, Asraf Noormahomed, contre le vice-Premier ministre et ministre des Collectivités locales, Anwar Husnoo, et contre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, à la suite de la mort de son frère, Rehaz Noormohamed, dans les inondations provoquées par le cyclone Belal le 15 janvier. Le représentant du DPP, Me Oberoi Dawoodarry, a informé le magistrat Mohammad Ilfaaz Farook Nathire, siégeant au tribunal de Port-Louis, qu'il n'y avait pas suffisamment d'éléments pour étayer les accusations portées contre le ministre Husnoo et le Premier ministre.

Le bureau du DPP a ainsi déposé une motion d'arrêt des procédures devant l'instance judiciaire. Le représentant du DPP a avancé que «the evidence submitted to the office of the DPP does not pass the conviction test». La poursuite doit impérativement satisfaire certains standards de preuve dans un procès, ce qui n'est pas le cas et la Cour a tranché en faveur de sa motion. Cependant, bien que mettant fin aux poursuites privées, le DPP envisage d'instituer une enquête judiciaire pour faire la lumière dans cette affaire. Non satisfait de la position du DPP, Me Sanjeev Teeluckdharry compte déposer une demande de révision judiciaire de cette décision.

Rehaz Noormohamed, vendeur de gâteaux à Plaine-Verte et agent de sécurité, est décédé à Pailles alors qu'il rentrait du travail à moto le 15 janvier. Asraf Noormahomed, un témoin oculaire au flyover de Guibies, à Pailles, aurait remarqué vers midi que son frère était en danger, s'étant retrouvé coincé sur l'autoroute inondée. «Le corps de mon frère a été rapidement emporté par le torrent le long de l'autoroute inondée sur 100 mètres et c'est mon fils qui l'a retrouvé plus tard», a-t-il fait ressortir dans sa demande. Il tient donc le ministre des Collectivités locales et le Premier ministre responsables, et affirme qu'ils se seraient entendus pour ne pas émettre en temps utile un avis ordonnant à quiconque de rester à l'intérieur, surtout ceux devant se déplacer pour aller travailler, comme il était dangereux de s'aventurer à l'extérieur.

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Son avocat, Me Teeluckdharry, compte ainsi demander une révision judiciaire de cette décision. «Les raisons avancées par le DPP ne tiennent pas la route. Nous ne pouvons attendre une enquête judiciaire alors que toutes les preuves sont là. Nous allons demander une révision judiciaire et les responsables doivent payer pour leurs actes. Les Mauriciens doivent savoir qu'ils ont des droits», a déclaré l'avocat. Une autre action en justice n'est donc pas à écarter.

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