Sénégal: A l'université Assane Seck de Ziguinchor, les enseignants demandent le respect du calendrier électoral

Au Sénégal, c'est toujours l'incertitude après le report de la présidentielle initialement prévue le 25 février. L'annonce du président Macky Sall suscite des protestations au sein de la classe politique, de la société civile et de la communauté internationale. Négociations ? Libérations de détenus, notamment Ousmane Sonko ? Dialogue national ? À Ziguinchor, dans le sud du pays, comme ailleurs, les solutions de sortie de crise font débat. Un rassemblement « pour la démocratie et la restauration de l'État de droit » était organisé hier, mercredi, par un collectif d'enseignants à l'université Assane Seck.

« Dafa Doy », « ça suffit ! », devant la bibliothèque universitaire, enseignants, étudiants, membres du personnel administratif, tous sont vêtus de rouge et aux couleurs du Sénégal pour exiger le respect du calendrier électoral. Les 12 et 13 février, le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur avait décrété une grève de 48 heures.

« J'étais en colloque itinérant entre le Togo et le Bénin, et à chacune de ces étapes, c'était la même question : qu'est-il devenu, ce Sénégal, modèle de démocratie ? Je n'avais pas de réponse. Au contraire, je faisais tout pour raser les murs », regrette le professeur Benoît Tine, socio-criminologue.

Fatoumata Hann est socio-anthropologue - elle a participé à l'organisation du rassemblement -. Pour elle, c'est clair : la sortie de crise ne devrait pas passer par des amnisties : « Parler d'amnisties dans le contexte actuel, c'est vraiment faire table rase de tout ce qui s'est passé, c'est-à-dire qu'on oublie toutes les personnes qui ont été tuées, et on efface tous les dégâts. »

La question d'éventuelles libérations de personnalités politiques n'était pas à l'ordre du jour du Conseil des ministres hier, mais des médiations sont en cours.

L'essentiel est de rétablir le dialogue, estime pour sa part Ibrahima Badji, coordonnateur de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yaakar à Ziguinchor : « Le dialogue est incontournable au Sénégal, c'est à ce niveau que vous pouvez dire ce que vous reprochez au report. On ne peut pas tout régler par les jets de pierres, les marches... »

Un dialogue, mais quand ? Et avec qui ? Pour l'heure, aucune modalité n'a été précisée.

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