Dans un courrier, Bernard Goumou reproche à son ministre de la Justice d'avoir demandé l'ouverture d'un trop grand nombre d'enquêtes, visant des fonctionnaires pour leur gestion de l'argent public. Charles Wright lui a répondu dans une lettre de quatre pages.
Dans sa lettre, le chef du gouvernement remet en cause les démarches entreprises par son ministre de la Justice, autant sur la forme que sur le fond. « C'est avec une grande surprise, écrit-il, que j'apprends par les médias les injonctions que vous faites aux procureurs pour l'ouverture d'enquêtes. » Après les chefs de division des affaires administratives et financières, ce sont les maires qui sont désormais visés. Des centaines de fonctionnaires au total qui ont tous l'interdiction de quitter le territoire.
Le ton est sec, sonne comme un rappel à l'ordre. Dans sa lettre, Bernard Goumou tâcle Charles Wright, notant que plusieurs injonctions édictées depuis sa prise de fonction sont restées sans suite. Finalement, il lui demande de suspendre toutes les procédures. Dans une réponse rédigée le jour même, Charles Wright refuse de s'exécuter. Sur quatre pages, il justifie ses décisions, articles de loi à l'appui.
Ce n'est pas la première fois que des échanges houleux entre membres du gouvernement de transition sont ainsi exposés, mais jamais ils n'avaient concerné Bernard Goumou. La fuite de ces courriers officiels a en tout cas été largement commentée en Guinée dans les médias et sur les réseaux sociaux.