En conférence de presse tenue hier, mercredi 14 février, le collectif des syndicats de la Sonatel, Free et Expresso, ont dénoncé les restrictions et coupures répétitives des données mobiles. Cette mesure de l'Etat a occasionné des pertes estimées à 3 milliards de francs CFA, selon les syndicalistes.
Les travailleurs des opérateurs de téléphonie en ont assez des coupures et autres restrictions sur les données mobiles. En conférence de presse hier, mercredi 14 février 2024, le collectif des syndicats des travailleurs de la Sonatel, de Free et Expresso, ont estimé qu'en dépit «des crises politiques qui ont fait vaciller tous les régimes qui se sont succédé́ au Sénégal depuis les indépendances, jamais les TIC n'ont été l'arme de privation de ce qu'elles sont censées faciliter : la liberté́ d'expression».
Pis, trouve-t-ils, la diffusion de messages haineux et subversifs, le seul argument du régime actuel pour justifier les restrictions, «n'est qu'un prétexte fallacieux». Ces travailleurs des opérateurs de téléphonie, informe que, «du 02 juin 2023 au 13 février 2024, le ministre Moussa Bocar Thiam a opéré́ 13 jours de coupures d'internet mobile ; soit en moyenne l'équivalent d'une journée et demie de coupure internet tous les mois ou un demi mois de coupure d'internet mobile».
Le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des Postes et Télécommunications section Sonatel, Marie Rose Baloucoune Diouf, qui faisait la lecture de la déclaration liminaire, a dit que «les pertes économiques pour les opérateurs de télécommunications, à cause des restrictions, est de 3 milliards de francs CFA, sans compter les préjudices socio-économiques des millions de clients».
Toujours au chapitre des pertes incommensurables, ajoute-t-elle, «sur le mobile money, 12 millions de Sénégalais ont eu des difficultés pour faire des transferts d'argent, payer des rechargements ou encore utiliser les Gab».
Les syndicalistes jugent que «les coupures d'Internet sont une violation des droits de l'homme, une violation des droits de réunir en ligne, une violation de la liberté́ d'expression, une violation du droit à l'information et une violation des droits économiques».
Pour le secrétaire général des travailleurs de la Sonatel, Mamadou lamine Badji, «le ministre Moussa Bocar Thiam n'a pas l'aptitude d'être un ministre en charge du numérique». Contestant les coupures répétitives des données mobiles, les syndicalistes comptent dérouler un plan d'actions qui comporte, entre autres, le port de brassards rouges et des journées de débrayages.