Les Syndicats des opérateurs des télécommunications décrètent «une présence négative» et également «le port de brassards rouges» pour la journée de ce mercredi 14 février 2024. Les travailleurs protestent ainsi contre les coupures de l'internet mobile, décidées par le gouvernement et ses conséquences pour les opérateurs de téléphonie mobile. Ils convient les journalistes à une conférence de presse, ce mercredi matin, pour dénoncer cette forme d'atteinte à leur travail.
Lors de manifestations ou à chaque fois que des tensions et menaces pèsent sur le pays, notamment en mars et juin 2023 et récemment la semaine dernière et hier mardi 13 février 2024, le ministère de la Communication, des Télécommunication et du Numérique procède à la coupure/restriction de l'internet mobile. Une mesure qui non seulement porte atteinte à la liberté d'expression, la liberté d'entreprise de nombre de Sénégalaises et Sénégalais surtout du secteur informel, mais aussi n'est pas sans conséquence pour les opérateurs téléphonie mobile.
Cette décision de coupure récurrente de l'internet des données mobiles n'est pas du goût des syndicats des opérateurs des télécommunications, qui sont montés au créneau, à travers un communiqué daté d'hier mardi, pour la dénoncer. «Encore une fois de plus, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique vient d'ordonner la coupure de l'internet mobile. Ainsi, nous les Syndicats des Travailleurs des opérateurs de Télécommunications : Décrétons une présence négative pour la journée de 14 février 2024 ; Décrétons également le port de brassards rouges pour la journée du 14 février 2024.»
Dans leur communiqué conjoint, les travailleurs du SYTS (Syndicat des Travailleurs de Sonatel), du SNTPT (Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications) section Sonatel, du SNTS (Syndicat National des Travailleurs de Sentel) et du SNTPT (Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications) section Expresso invitent les professionnels des médias à une «conférence de presse qui se tiendra le 14 février 2024 à la permanence du SYTS (L'immeuble de la Grande Poste, près du marché Kermel) à partir de 10 heures».
Après plus de 48 heures la semaine dernière, la connexion internet (des données mobiles) a encore été suspendue de manière «provisoire», hier mardi. L'Etat du Sénégal, à travers le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique en a fait l'annonce, dans un communiqué. Selon le texte, il s'agit d'une mesure exceptionnelle visant à suspendre l'internet des données mobiles dans «certaines plages horaires», le mardi 13 février 2024, dans le but de prévenir de nouvelles violences. D'ailleurs l'autorité motive sa décision par «la diffusion sur les réseaux sociaux de plusieurs messages haineux et subversif qui ont déjà provoqués des manifestations violentes avec des décès et de dégâts matériels importants». Et «les opérateurs de téléphonie sont tenus de se conformer aux réquisitions notifiées».
Cette réquisition de l'internet des données mobiles est intervenue alors que la plateforme «Aar Sunu Élection» a projeté d'organiser une marche pacifique et silencieuse sur l'avenue Bourguiba, de la FASTEF (ex-ENS) au rond-point Jet d'Eau, pour protester contre le report de la présidentielle du 25 février 2024. Une manifestation finalement interdite par le préfet de Dakar qui invite les responsables à «proposer un nouvel itinéraire qui fera l'objet d'une Instruction», au motif que «l'occupation de l'itinéraire choisi aux horaires retenus, risque de perturber gravement la libre circulation des personnes et de leurs biens au regard des problèmes de mobilité notés actuellement».