Sénégal: Débrayages contre le report de la présidentielle - Cheikh Oumar Anne menace les syndicats d'enseignants

15 Février 2024

Le ministre de l'Education nationale est très remontré contre les syndicats d'enseignants qui perturbent les enseignements-apprentissages, pour manifester leur opposition au report de la présidentielle du 25 février 2024. Cheikh Oumar Anne informe que les enseignants qui «cessent le travail pour des motifs politiques», peuvent «subir des sanctions disciplinaires».

Le ministère de l'Education nationale ne compte pas rester les bras croisés face aux perturbations des cours notées ces derniers jours et qui sont dues aux débrayages des syndicats d'enseignants dans le cadre de la protestation contre le report de l'élection présidentielle du 25 février 2024. Il menace ainsi ces enseignants. «Des syndicats d'enseignants se réclamant d'un mouvement dénommé "Cadre de concertation des syndicats de l'enseignement" appellent à des débrayages pour des raisons non scolaires. Ces perturbations fâcheuses affectent le déroulement du calendrier scolaire, mettant ainsi en péril le droit à l'éducation des élèves.

Pour rappel, si le droit de grève est reconnu aux travailleurs par la Constitution, il s'exerce dans le cadre des lois qui le régissent. Ceux qui cessent le travail en violation des dispositions réglementaires peuvent immédiatement subir toutes sanctions disciplinaires. Il en est de même si la cessation du travail est fondée sur des motifs politiques et non pas sur des motifs professionnels», a déclaré Cheikh Oumar Anne dans un communiqué rendu public hier, mercredi 13 janvier.

Selon le ministre de l'Education nationale, «le Gouvernement prendra, en toute responsabilité et en toute rigueur, les dispositions idoines pour le respect de la réglementation et la continuité des enseignements-apprentissages». D'ailleurs, «le Département salue le sens des responsabilités et la posture républicaine de la majorité des enseignants qui continuent à oeuvrer pour l'émergence d'un système éducatif performant et résilient», rapporte la note. La même source ajoute que «le ministère de l'Education nationale réaffirme sa volonté et son engagement à fournir une éducation de qualité à tous les élèves et à assurer leur bien-être et leur sécurité dans les écoles et établissements scolaires».

En effet, l'instabilité s'accentue au fil des jours, depuis la décision du président de la République, Macky Sall, de reporter l'élection présidentielle du février prochain. Il s'en est suivi l'adoption, par l'Assemblée nationale, de la loi actant le report de l'élection présidentielle du 25 février au 15 décembre 2024. Dans ce cadre, des syndicats d'enseignants se sont joints à la mobilisation des organisations de la société civile et de l'opposition contre le report de la présidentielle.

Réunis autour du Cadre de concertation des syndicats de l'enseignement (Saemss, Cusems, Cusems/A, Sept, Seppi, Sudes, Ues, Cdefs, Sadef, Odes, Sels/A), ils ont décrété des débrayages les mardi 13 et mercredi 14 février à partir 10 heures, ainsi que vendredi dernier. C'est pour exiger, disent-ils, «le respect de la Constitution et du calendrier républicain», «la libération des élèves et enseignants arbitrairement détenus», et le «le respect des accords signés avec le gouvernement du Sénégal».

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