Le Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur (SAES) appelle à l'apaisement de l'espace universitaire et invite l'État à prendre toutes ses responsabilités pour apporter la lumière sur les dossiers Alpha Yoro Tounkara et Mouhamadou Fallou Sène, les deux étudiants tués dans l'enceinte de l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. Lors d'une rencontre, ses membres fustigent la violence faite sur les étudiants et craignent une année blanche, à ce rythme. Ils préconisent que les manifestations d'étudiants soient encadrées par les Forces de l'ordre, pour éviter les affrontements.
Cette rencontre fait suite à la mort de l'étudiant Alpha Yoro Tounkara, vendredi dernier (9 février 2024) à l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. Le drame est survenu lors d'une manifestation des étudiants contre le report de l'élection présidentielle. Venu s'enquérir de la situation qui y prévaut, le Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur (SAES) hausse le ton et exige que la lumière soit faite sur cette affaire. Ses membres demandent à l'État de prendre toutes ses responsabilités pour pacifier l'espace universitaire et exigent aussi des autorités le respect strict des franchises universitaires.
«Le SAES s'indigne contre cette violence répétée, banalisée et récurrente envers les étudiants. C'est une mort de trop car il y a quelques années un autre du nom de Mouhamadou Fallou Sène a été tué. Pour qu'il n'y en ait plus de mort, il faudrait que l'État prenne ses responsabilités pour pacifier l'espace universitaire. Les marches des étudiants devraient être encadrées plutôt que de les interdire. Le SAES reste également sur les principes et demande que les franchises soient respectées», a déclaré David Célestin Faye, Secrétaire général national du SAES. Il a exprimé ses craintes par rapport à cette situation qui risque de plomber l'année académique.
Ces enseignants du supérieur ont toutefois rejeté toute idée de fermeture de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis. Car, d'après leur SG David Célestin Faye, une année blanche est imminente, si jamais la situation perdure. «Le SAES est foncièrement contre une fermeture de l'UGB. Ils sont en train de finir l'année 2022-2023. Il y a les bacheliers de 2023 qui attendent d'être orientés. Dans quatre mois nous aurons les bacheliers de 2024. Si l'État prend la responsabilité de fermer l'UGB, il décide de lui-même que l'année sera blanche. Donc il faudrait que chacun assume ses responsabilités. Les enseignants sont motivés et décidés à rattraper l'année. Il faudrait juste que l'État puisse apaiser et accompagner l'université pour que l'on puisse finir l'année et accueillir les nouveaux bacheliers», a-t-il conclu.