L'ancien ministre et candidat à la présidentielle 2024, Habib Sy, a écrit le 15 février à la communauté internationale sur la situation au Sénégal, se demandant pourquoi « depuis lors que Macky Sall a fomenté ce coup d'État institutionnel, depuis lors qu'il est en train de violer les droits et libertés des citoyens, il n'y a aucune sanction ciblée contre lui et les membres de son entourage ? ».
« Si la communauté internationale constate depuis lors que ses déclarations ne servent à rien, il est temps de passer à la phase supérieure, c'est-à-dire des sanctions ciblées contre Macky Sall pour qu'il arrête ce coup d'Etat et qu'il arrête aussi les agressions contre la démocratie, les droits et les libertés », a écrit l'ancien ministre et candidat à la présidentielle 2024.
Pendant ce temps, en coulisses, la présidence a entamé le dialogue avec l'opposant Ousmane Sonko pour tenter d'apaiser les tensions. Des intermédiaires ont commencé à faire le pont entre Macky Sall et Ousmane Sonko qui est en prison depuis juillet. Il s'agit du militant des droits humains, Alioune Tine, et de l'homme d'affaires, Pierre Goudiaby Atepa.
Ce dernier explique qu'il a été « nommé facilitateur par le président pour voir comment convaincre les uns et les autres d'échanger avec un objectif d'apaisement ». Selon Pierre Goudiaby Atepa, le président Macky Sall aurait déjà donné ses instructions pour faire libérer dans les prochains jours pas loin d'un millier de personnes en détention préventive après avoir été arrêtées en mars et en juin derniers.
Du côté du parti de l'opposant, l'ex-Pastef, on affirme n'être demandeur de rien : ni d'un dialogue ni d'une amnistie. « On veut des élections le plus rapidement possible », a affirmé un cadre de l'ex-Pastef.
Autre signe d'apaisement, le rétablissement des données mobiles qui avaient été coupées le 13 février, et du signal de la chaîne de télévision Walf TV dont la licence avait été retirée en marge des manifestations.
Mais pour l'instant, ces gestes plus ou moins discrets n'ont pas encore convaincu l'opposition dont une grande partie réclame toujours la tenue de l'élection le 25 février et le départ de Macky Sall le 2 avril, date à laquelle il était censé passer le pouvoir à son successeur.
Le Conseil constitutionnel doit encore se prononcer sur les recours déposés par des candidats pour contester la loi qui fixe la nouvelle date du scrutin au 15 décembre. Et le nouveau collectif d'organisations de la société civile, Aar sunu élections, prévoit toujours une marche le 17 février à travers le pays.