Les membres de gouvernement des trois pays membres de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) se sontréunis en conseil des ministres conjoint, hier jeudi 15 février 2024 à Ouagadougou.
Après la rencontre préparatoire des hauts fonctionnaires de l'espace communautaire des pays du Sahel, il y a trois jours, est venu le moment pour les ministres de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) de se rencontrer afin de trouver les voies et moyens pour rendre opérationnelle l'AES.
Le conclave des membres de gouvernement des trois pays constitutifs de l'AES que sont le Mali, le Burkina, le Niger s'est ouvert le jeudi 15 février 2024 à Ouagadougou. Cette réunion de Ouagadougou, selon le ministre burkinabè de la Défense nationale et des Anciens combattants, le général de brigade Kassoum Coulibaly, vise à réviser la charte de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) et élaborer un traité portant confédération des pays de l'AES pour la mise en place d'une architecture institutionnelle.
« Je salue le travail préparatoire des experts et rassure que le processus avance bien pour le fonctionnement de l'AES d'autant plus que ce qui nous lie est plus fort que les frontières administratives tracées par le colon », a-t-il déclaré.
A propos du retrait de l'AES de la CEDEAO, il a fait savoir que contrairement à la CEDEAO qui voit du négatif et une dégradation de la situation sécuritaire dans les pays formant aujourd'hui l'AES par méconnaissance de la réalité du terrain ou mauvaise foi, les populations voient plutôt des signaux positifs et une amélioration substantielle de la situation sécuritaire grâce aux succès tangibles engrangés par les unités combattantes sur les forces du mal.
Aussi, à l'entame de cette grande messe, le chef de la délégation nigérienne, le ministre de la Défense, le général de corps d'armée Salifou Modi, a rappelé que cette réunion se tient dans un contexte particulier marqué par la prise, le 28 janvier dernier, de la décision conjointe du Burkina, du Mali et du Niger de se retirer « sans délai » de la CEDEAO.
Le succès à portée de main
Selon lui, la CEDEAO s'est illustrée ces derniers temps comme une organisation de désintégration car détournée des objectifs pour lesquels elle a été créée. « Elle a en effet pris des sanctions illégales, illégitimes, inédites et inhumaines à l'encontre des Etats qui ont juste manifesté leur envie de souveraineté vis-à-vis de l'impérialisme », a regretté le gal Modi.
Dans la même dynamique, le ministre d'Etat en charge de l'administration du territoire et de la décentralisation du Mali, chef de la délégation, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé que le succès de l'espace AES « est à portée de main ».
Pour lui, le conseil des ministres conjoint offre l'occasion d'examiner un contexte politique, marqué par la décision historique et déterminée de retrait de l'AES de la CEDEAO. « Ce retrait nous offre une nouvelle opportunité de parvenir à une fraternité réelle, une solidarité sincère et une intégration vraie, sans aucune ingérence ni manipulation extérieure.
Oui ! Le Burkina, le Mali et le Niger sont aujourd'hui plus que jamais engagés à réaliser les aspirations des pères fondateurs d'une CEDEAO qui, aujourd'hui, a fourvoyé les principes sur la base desquels nos trois Etats sortants ont contribué à la créer », a martelé le colonel ministre.
Indiquant au passage que la CEDEAO devrait être une organisation prête à soutenir les efforts des gouvernements pour la stabilisation de ses Etats membres. « Mais elle n'a trouvé d'autre action malheureuse que de menacer d'attaquer militairement un Etat souverain, dont la population a simplement décidé de prendre son destin en main.
L'AES est et demeurera une Alliance d'Etats unis par une ambition commune d'une émancipation de l'Afrique », a conclu le colonel Maïga.