L'état de dégradation des routes dans la ville océane inquiète de plus en plus les usagers. Du premier arrondissement, Emery-Patrice-Lumumba, en passant par l'arrondissement n° 2, Mvou-Mvou, n° 3 Tié-Tié, n°4 Loandjili, n°5 Ngoyo et n°6 Mongo Poukou, la situation est alarmante et la population ne sait plus à quel saint se vouer.
Les travaux de construction et de bitumage des routes annoncés par le gouvernement à Pointe-Noire sont toujours en attente. Cependant, l'état de dégradation des routes inquiète. Travailleurs, élèves, marchands, voire toute la population, voient leur droit le plus légitime d'aller et de revenir être compromis à cause de l'augmentation abusive du prix de transport en commun. « J'habite le quartier Tchystère, dans le quatrième arrondissement, Loandjili, et je travaille en ville. Tous les jours nous vivons un calvaire pour aller de la maison au lieu de travail et du travail pour la maison en bus ou en taxi. Cette situation nous inquiète », s'est plaint M. Armel, travailleur dans une société de la place.
En effet, a-t-il expliqué, « la ligne n°1qui reliait le centre-ville (Lumumba) à Tchystère (Loandjili) à150 FCFA est désormais morcelée en trois terminus avec des prix au gré des transporteurs qui évoquent l'état de détérioration de la route, surtout au niveau du carrefour de Mvon-Mvou jusqu'à l'agence Océan du Nord Kouikou. Pour nous faire payer le prix, du centre-ville à l'hôpital de Loandjili, la course est maintenant taxée à 200 F CFA, de l'hôpital au quartier Mvon-Mvon étage, 200 F et de là, à Tchystère 200 F, ce qui revient à 600 FCFA la course au lieu de 150 FCFA comme autrefois, où allons-nous ? »
De son coté, Marcelin Engambé, très furieux car outre ses propres dépenses quotidiennes, il doit ajouter celles des enfants pour l'école, a indiqué: « Actuellement à Pointe-Noire, aucun chantier n'est visible du premier au sixième arrondissement. Même le grand chantier qui était lancé au Fond Tié-Tié, dans le troisième arrondissement, les travaux avancent à pas de caméléon. Du Fond Tié-Tié à Thystère, nous payons le bus à 300 FCFA, c'est trop et, sur la ligne n°10 pour joindre Siafoumou, dans le sixième arrondissement pendant la période pluvieuse, les voitures nagent. nous sommes fatigués, l'Etat doit intervenir.»
Le 14 février à l'arrêt de bus du grand marché, les élèves, vivant au quartier Mvon-Mvon, étaient désemparés. "Nous sommes sur la ligne 8 qui fait grand marché Tchystère. Non seulement les bus ne sont plus nombreux, le transport a augmenté. Du grand marché à Mvon-Mvon par taxi bus encore appelé 100-100, les chauffeurs nous exigent de prendre une correspondance à Bicky avant même d'atteindre l'église Saint-Kisito pour le premier terminus et poursuivre la course jusqu'à Thystère. C'est une difficulté énorme pour nos parents. Nous sommes fatigués de cette situation, les autorités doivent penser à la souffrance de la population », s'est exprimé l'un d'eux.
Vers l'officialisation des taxi-motos à Pointe-Noire ?
Interrogé sur la question, les chauffeurs ont affirmé l'augmentation des prix du bus à des heures de pointe. « L'état des routes nous contraint d'élever le prix du bus et de faire les demi-terrains. Sur les lignes n°8 et 15 entre la station Puma du quartier Culotte et Saint-Kisito, la route est quasi impraticable, de même au niveau du croisement des lignes n°3 ; 8 et 15 jusqu'au niveau de l'agence Océan du Nord à Nkouikou, la route est détériorée et cela provoque des pannes abusives des véhicules. Un véhicule ne peut plus passer quatre jours sans qu'il y ait endommagement des pneus ou d'autres pièces. Nous ne le faisons pas pour faire souffrir la population mais pour l'aider à se déplacer », a souligné l'un d'eux .
Profitant des difficultés de transport, les taxis-motos s'imposent peu à peu dans certains arrêts de bus avec des courses à 500 FCFA. Ces engins, soulignons-le, sont encore timides à Pointe-Noire alors qu'il sont officialisés à Brazzaville depuis quelques années. Une formation a été organisée à l'intention des conducteurs desdits taxis-motos pour modérer leur conduite et baisser le taux des accidents de circulation. « On n'a plus de choix, je quitte ma maison à 7h pour finir mon travail à 17h. Et quand j'arrive à l'arrêt de bus, il faut se battre pour trouver une place, c'est embêtant. Pour moi, les taxis-motos sont un soulagement pour la population, il suffit qu'ils conduisent bien », a laissé entendre un habitant.
Rappelons qu'en août dernier, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, en séjour à Pointe-Noire, avait visité toutes les voiries urbaines en travaux. Sur l'avenue Thystère, dans le 4e arrondissement Loandjili, qui part du rond-point Thystère jusqu'à Patra, dans le 3e arrondissement Tié-Tié, l'objectif est de bitumer cette voie qui va relier la route nationale n°1 à la nationale n°4 jusqu'au péage de Côte Matève. Cette future infrastructure permettra de désengorger la route de Mont Kamba en proie à d'importants embouteillages.