Afrique: Les immortelles chansons d'Afrique - « Gin-Go-Lo-Ba » de Babatunde Olatunji

« Gin-Go-Lo-Ba » est une chanson qui continue à marquer des esprits depuis sa sortie en 1959. Son auteur, Babatunde Olatunji, qui a influencé nombre d'artistes de la scène internationale, demeure un maestro de la percussion.

Le disque microsillon 33 tours référencé CL 1412 et paru sous le label « Columbia » a été vendu à cinq millions d'exemplaires. Dans son livre Africa 100, Florrent Mazzolleni écrit : « Cet album rassemble des musiques de procession ou des danses rituelles qui évoquent à la fois la religion, la politique ou différentes actions sociales et expriment les différentes facettes d'un tambour ».

Du yoruba « Gin-Go-Lo-Ba », traduit en anglais par « drums of passion », peut être compris en français par « l'amour intense des tambours ». Dans cette chanson, trois percussionnistes sont réunis autour du maestro Babatunde Olatunji, à savoir Baba Hawthome Bey, Montigo Joe alias Roger Sanders et Taiwo Duval. Sur le rythme ancestral et hypnotique produit par leurs tambours rayonne un choeur constitué de neuf chanteuses : Afuavi Derby, Akwasiba Derby, Barbara Gordon, Dolores Oyika Parker, Helen Haynes, Helena Walker, Ida Beebee Capps, Louise Young et Ruby Wuraola Pryor chantant en boucle : « Gin go, gin go ba, lo ba ba, lo ba ba, lo ba ba, lo ba ».

Cette chanson est un triomphe commercial. Différentes formes de tambours parlants sont à l'honneur et forment la base de nombreux styles nigérians et ont influencé plusieurs artistes à travers le monde. Serge Gainsbour, en 1964, se servira de ce tube pour composer « Couleur café ». en 1994, Manu Dibango prendra le relai pour le remixer en featuring avec Sunny Ade. L'album s'intitulera « Wakafrica ». Dans cette version, on écoute le hurlement du saxophone de Manu et la magnifique voix de Sunny Ade. À cela s'ajoutent la version de Carlos Santana et Eric Clapton ou encore celle de Fatboy Slim et bien d'autres. L'influence de ce tube se ressent encore aujourd'hui.

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Babatunde est né le 7 avril 1927 à Ajido et mort à Salinas, en Californie. Son nom signifie le père est revenu. En 1950, il obtient une bourse pour les Etats-Unis. Vers la fin des années 1950, il sera repéré par Al Han, directeur de Columbia Records. De cette rencontre naîtra l'album « Drums of passion ». Cet opus inspirera des batteurs comme Elvin Jones et Art Blakey. En 1965, il crée avec John Coltrane « The Olatunji center for Africa culture ». En 1986, le cinéaste Spike Lee a inclus la chanson de Babatunde « Mystérie of love » dans son premier film « Sh's gotta have it ». Babatunde avait débaptisé son groupe « Drums of passion ». Il est un pionnier de la percussion qui a joué avec des géants du jazz et de la musique du monde depuis les années 1960 jusqu'à sa mort le 6 avril 2003, à Salinas, en Californie, aux Etats-Unis.

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