Madagascar: Enseignement supérieur - Ruée des étudiants vers l'université de l'Itasy

L'université de l'Itasy figure parmi les destinations les plus prisées des étudiants du pays pour poursuivre leurs études supérieures. Des infrastructures sont mises en place au sein de cette université afin de répondre à la demande croissante des étudiants.

L'université de l'Itasy devient la destination favorite des bacheliers. Elle se trouve à 130 kilomètres de la capitale, mais le nombre d'étudiants ne cesse d'augmenter chaque année. L'établissement augmente progressivement le taux de ses étudiants. Par rapport à celui de son ouverture en 2016, qui n'avait compté que près d'une centaine d'étudiants, désormais, les effectifs commencent à atteindre le seuil de deux mille personnes et plus. Actuellement, les inscriptions remontent jusqu'à deux mille vingt-six (2026) personnes. D'ailleurs, les inscriptions aux concours continuent encore.

Par ailleurs, ce taux croissant est confirmé par le nombre de diplômes délivrés depuis son ouverture. Le nombre d'étudiants diplômés augmente chaque année. Depuis l'année académique 2017, où l'université avait commencé à délivrer ses premiers diplômes de licence, le nombre de diplômés était d'environ deux cent dix-sept (217) avec leurs diplômes de licence. En 2018, lors de la sortie des premiers diplômes de master, l'université a octroyé cent huit (108) licences et dix-neuf masters. Ce chiffre n'a cessé d'augmenter, avec en 2019, deux cents (200) licences et vingt masters, et plus de deux cent quarante diplômes de licence et trente masters en 2020.

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Après le confinement dû au Covid-19, l'école n'a pas cessé de travailler et a délivré deux cent soixante-et-onze (271) diplômes de licence et soixante-et-un de master. Pour l'année dernière, trois cent soixante-sept (367) personnes ont été diplômées de licence et cent soixante-et-onze (171) de master. Tout cela pour dire que cette nouvelle université attire des étudiants venant de tous les coins de Madagascar.

Ces jeunes ne sont pas exclusivement originaires de l'Itasy et ce, du niveau licence jusqu'au master, toutes filières confondues. «Avec ces deux mille étudiants, environ 60 % sont originaires de la région Itasy. Les autres viennent des autres régions telles que l'Atsinanana, Diana, Sava, Boeny, Anôsy, Amoron'i Mania et également d'Analamanga», explique Vanessa Rakotoarivony, le chef de la scolarité au sein de l'université.

Vingt-six parcours

Avec cette augmentation soudaine du nombre d'étudiants, les infrastructures commencent à ne plus suffire aux besoins des étudiants et des établissements. C'est pourquoi de nouvelles infrastructures sont en cours de finition pour pallier à ce manque. Notamment, un grand amphithéâtre pouvant accueillir près de cinq cents personnes, quatre grandes salles pouvant accueillir chacune cent personnes, ainsi que des laboratoires de langues. D'autre part, une cité universitaire d'une capacité de trois cents personnes est également en cours de finition. Enfin, un «parc animalier» destiné aux travaux pratiques des étudiants en agronomie et élevage a été instauré et est déjà opérationnel.

L'inauguration de ces infrastructures est attendue. Si auparavant, l'établissement ne disposait que de vingt-cinq salles pour ces milliers de jeunes, à l'entrée de la ville, d'autres salles sont également mises à disposition de ces jeunes.

Ces milliers de jeunes sont répartis entre vingt-six parcours existants, répartis en cinq domaines. Le domaine de l'art, des lettres et des sciences humaines se répartit entre les parcours communication et tourisme. Le domaine de la science et de la technologie permet de poursuivre des études en environnement et informatique. La science de l'ingénieur propose des études en génie rural, énergie renouvelable, génie civil, télécommunication, génie industriel, agriculture et élevage.

Le domaine de la science de la société offre la possibilité de poursuivre des études en gestion et en droit, tandis que la science de l'éducation permet d'approfondir les connaissances en langue anglaise. La filière droit et agronomie reste la plus prisée par ces étudiants. À partir de cette année académique, l'admission se fait par voie de concours pour tous les domaines. De plus, toutes les séries au baccalauréat sont les bienvenues pour les différents parcours.

Des conditions d'études attrayantes

Cette université est située à la campagne, plus précisément dans la municipalité de Soavinandriana. La route nationale numéro 1 suivie du numéro de cellule 43 mène vers elle. Sous un ciel admirable et un paysage verdoyant, avec son vaste espace, l'endroit est calme et paisible. Cette école est également très spacieuse, ce qui est très apprécié par ceux qui y étudient actuellement. À noter qu'elle accueille tous les jeunes des quatre coins de l'île.

En revanche, la vie y reste abordable. Cette école est située à 3 kilomètres de la ville de Soavinandriana, mais cela ne pose pas de problème aux étudiants. La nourriture et les diverses dépenses restent bon marché par rapport au coût de la vie dans la capitale. Les légumes sont produits localement, ce qui fait baisser les prix. Cette dépense est également réduite grâce à la présence du bus scolaire, pour lequel les étudiants paient 400 ariary par trajet, ou ils peuvent utiliser les «tuc-tuc» au prix de 1000 ariary.

Il y a aussi le nombre restreint des étudiants, qui est devenu un avantage. Les étudiants peuvent communiquer étroitement avec les enseignants et coopérer efficacement pour atteindre leurs objectifs. Ces enseignants sont également très disponibles pour soutenir individuellement chaque étudiant tout au long de leur parcours. De plus, l'obtention de bourses d'études est facilitée sans avoir à passer par des manifestations estudiantines.

L'éternel problème des enseignants

Par ailleurs, l'université tire la sonnette d'alarme sur la pénurie grandissante d'enseignants. Elle est toujours confrontée à des problèmes de personnel. L'Université de l'Itasy ne compte actuellement que vingt-six enseignants permanents et cent cinquante vacataires. Ces milliers d'étudiants ont encore besoin de plusieurs enseignants pour les encadrer dans leurs études. Une grande lacune, plus de deux cents enseignants manquent encore à l'appel. Les emplois du temps sont perturbés par cette lacune, entraînant une perturbation importante des journées des étudiants. «Parfois, nous sommes contraints de rentrer bredouilles en l'absence des enseignants. Parfois, c'est l'emploi du temps qui est perturbé et modifié», explique une autre étudiante. Ce problème est d'ailleurs partagé par presque tous les établissements et les grandes écoles dans tout Madagascar.

Du côté technique, l'école attend avec impatience l'arrivée de l'électricité pour faciliter les tâches au sein de l'université. Actuellement, l'université fonctionne avec l'énergie solaire, et les étudiants entretiennent les appareils. Cette énergie solaire fait également fonctionner la radio de l'Université d'Itasy.

Historique

Le nom université de l'Itasy (UDI) n'a été attribué qu'en 2021, mais précédemment, elle était connue sous le nom d'Institut d'Enseignement Supérieur de Soavinandriana Itasy (IESSI) et d'université Antananarivo Annexe Soavinandriana. Cet établissement a été créé sous le haut patronage de la ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, du président de l'université d'Antananarivo, du ministre de la Communication, de l'Information et des Relations avec les Institutions, et du ministre de la Santé publique de l'époque. L'inauguration de son ouverture a eu lieu le lundi 28 février 2015. L'université de l'Itasy est la deuxième annexe de l'université d'Antananarivo après celle de l'Institut d'Enseignement Supérieur d'Antsirabe Vakinankaratra (IESAV). Le but était de déconcentrer l'université d'Antananarivo.

Ils ont dit

Fitiana Andrianasolo, un étudiant en droit venu de la capitale et également le président de l'association des étudiants.

« J'ai tout de suite choisi d'étudier ici en connaissant l'existence de cet endroit. Avec l'environnement sain, loin des bruits encombrants de la capitale. Nous sommes également privilégiés par un parcours sans couacs, pour la plupart du temps, sans grève, et nous percevons toujours nos allocations comme les autres.»

Clara Rahantamalala, étudiante en L2.

« La chance nous a souris puisque nous sommes encore très peu nombreux ; par conséquent, les enseignants sont très proches de nous et ainsi ils peuvent bien nous cerner et nous encadrer par rapport à toutes les études. De plus, je sens que notre établissement progresse vite. Si vous revenez ici dans deux mois, je crois que vous allez constater encore plus de progrès.»

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