Des habitants de la ville de Bukavu, réunis au sein des forces vives de la société civile de la province du Sud-Kivu, étaient dans la rue ce jeudi 15 Février 2024 pour dénoncer la persistance de la guerre d'agression dans la partie Est de la RDC.
Ceci à l'initiative du Bureau de Coordination de la Société Civile de la province du Sud-Kivu.
Depuis la Place Mulamba, passant par la Place Munzihirwa pour chuter au gouvernorat de province des manifestants, vêtus en noir pour la plupart arboraient des calicots porteurs des messages de dénonciation et d'indignation.
« Le Congo restera un et indivisible », peut-on lire sur le calicot de Jonathan Magoma, directeur des programmes à l'ONGDH Partenariat pour la Protection Intégrée PPI, qui déplore le fait que le Rwanda, pays agresseur de longue date, et certains pays aux agendas cachés, veulent toujours voir la RDC balkanisée.
De son coté, Justin Murhula activiste du mouvement citoyen « Jeunes nous Pouvons » a profité de l'occasion pour dénoncer la disparité salariale qui se vit au pays de Lumumba, une situation qui tuerait l'esprit patriotique de certains citoyens. « 21 mille dollars pour les députés nationaux et 100 dollars pour les militaires ? » s'est-il interrogé à travers son calicot, estimant qu'il est injuste voire impossible d'attendre d'un militaire dont son salaire n'atteint pas le 1% de celui d'un élu, la sécurisation du pays.
Dans leur mémorandum, les manifestants dénoncent les tueries et massacres perpétrés par ces rebelles sous le silence complice de la communauté internationale.
« Nous dénonçons l'hypocrisie de la communauté internationale qui joue au pompier - pyromane », a déclaré Adrien Zawadi, Président du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu à travers le mémorandum lu et déposé entre les mains du gouverneur ai. du Sud-Kivu.
Estimant que « cela doit cesser maintenant », les forces vives de la société civile du Sud-Kivu exigent entre autres :
« Le retrait de la République Démocratique du Congo de la Communauté de l'Afrique de l'Est, EAC, et de la francophonie, la fermeture immédiate des frontières de la RDC avec le Rwanda et l'Ouganda, la rupture des relations diplomatiques avec les Etats-Unis, la France, le Royaume-Unis et d'autres pays de l'Union européenne impliqués dans l'holocauste oublié du Congo, d'écarter des opérations militaires de l'Est tous les officiers militaires issus des différentes rébellions ».
Les forces vives de la société civile du Sud-Kivu ont également plaidé pour une assistance urgente des déplacés des guerres au Nord-Kivu.
Aux Nations-Unies, elles demandent également de sanctionner sévèrement le Rwanda pour ses interventions militaires sur le sol congolais à travers le M23.
Il faut préciser que deux jours avant, c'était au tour des étudiants des institutions supérieures et universitaires de la province qui ont manifesté pour exiger eux aussi, la pacification de la province du Nord-Kivu en mettant fin à l'agression de la RDC par le Rwanda via le M23 tout en dénonçant le « silence complice » de la communauté internationale.