Tunisie: FTF / Elections - Les noms importent peu...

16 Février 2024

Les élections doivent changer le cours du foot

Ces nouveaux éléments prendront-ils le taureau par les cornes pour faire table rase du passé et mettre résolument le football professionnel tunisien sur les rails ? C'est la question que l'on se pose

L'assemblée générale de la Fédération tunisienne de football approche à grands pas et l'agitation gagne ceux qui sont intéressés pour une raison ou une autre par les prochaines élections. C'est qu'il s'agit de la plus importante fédération du pays du point de vue du nombre de licenciés (pour dire vrai un nombre insignifiant) et qu'elle constitue pour toutes les autres la tête de l'attelage. Bien entendu, elle n'est pas l'exemple parfait à suivre.

La FTF a, durant de longues années, entrepris un chemin différent et s'est fourvoyée dans bien des voies non passantes. Elle a, pour des raisons de gouvernance propres à elle et à ses membres, été à l'origine de bien des querelles qui ont remis en question bien des aspects de son fonctionnement. Notamment au niveau des instances d'appels qui ont complètement bouleversé le système et conduit à des alternatives qui ont coûté cher aussi bien aux clubs qu'au pays. Mais, de toute façon, les clubs n'ont pas à demander des comptes à ceux qui partent. Ce sont eux qui ont voté pour qu'il en soit ainsi.

Reste ce qui se prépare. Allons-nous avoir une fédération qui s'empressera de mettre de l'ordre dans la boutique, ou un comité de gestion pour les affaires courantes : établissement d'un calendrier, désignation des rencontres, préparation des stages de l'équipe nationale et remise des trophées ? C'est la grande question qui nous intéresse particulièrement.

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Notre football a besoin d'autres choses

Jusque-là, il n'a été question que de ménager la chèvre et le chou. Tout tournait autour de cet équilibre régional (hé oui en 2024 !) qu'il fallait préserver pour conserver bien des privilèges et que le football a payé cash: une régression du niveau et des tractations qui ont porté préjudice aux intérêts de ce sport. C'est cette façon d'agir qui a permis de s'agripper à ce «professionnalisme» boîteux qui laissait les clubs à la merci de cette main secourable qui venait offrir la solution pour sortir la tête de l'eau et s'enferrer davantage dans le piège tendu, tout en prolongeant l'agonie des clubs qui souffraient de ce pseudo professionnalisme de façade. Ceux qui viendront pour succéder à l'équipe actuelle ( où il y a quand même de bons éléments, mais qui avaient seulement le tort de laisser faire sans réagir et c'est énorme), ces nouveaux éléments prendront-ils le taureau par les cornes pour faire table rase du passé et mettre résolument le football professionnel tunisien sur les rails? C'est la question que l'on se pose. Craindra-t-on les réactions de ceux qui ne seront pas en mesure de se conformer aux exigences de ce professionnalisme du point de vue des infrastructures, des moyens humains et financiers ?

C'est en étant juste que l'on peut convaincre et éviter à ceux qui n'en sont pas capables d'aller au-devant de ces catastrophes auxquelles nous avons assisté ces dernières années. Une division de dix clubs véritablement professionnels vaut mieux qu'une division de quatorze avec un niveau dont le football n'en tirera rien. Et puis, laissera-t-on les techniciens faire leur travail ou serait- on tenté de s'immiscer dans les affaires des sélections et de l'arbitrage ?

Les questions ne manquent pas et c'est aux futurs membres fédéraux de s'en poser quelques-unes. La principale, à notre avis, est relative à la mission qu'ils se préparent à endosser: sont-ils capables de se rendre utiles à ce football ou rejoignent-ils la fédération pour satisfaire leur ego ?

C'est la raison pour laquelle les noms importent peu. Mieux que cela, ceux qui ont déjà endossé la responsabilité et qui n'ont rien fait, ceux qui se sont tus et ceux qui ont laissé faire sans rien dire, n'ont plus leur place. Même s'ils bénéficient des avis favorables d'ex-joueurs internationaux qui ont, peut-être, intérêt à faire quelque chose de plus utile que de dispenser des quitus pour ceux qui viennent sans programme pour faire de la figuration.

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