Josiane Isidore et ses quatre enfants sont dans l'incompréhension. Ils ont perdu Jean Sylvio Isidore, âgé de 65 ans, quelques jours après que ce dernier se soit plaint d'une douleur au ventre. Et la cause du décès a été attribuée à une hémorragie intracrânienne. Ses funérailles ont eu lieu dimanche, et maintenant ses proches demandent des explications ainsi que le rapport médical du défunt. Ils ont porté plainte pour suspicion de négligence médicale mardi au poste de police de Souillac et ont également retenu les services de Me Shakeel Mohamed afin d'éclaircir les circonstances du décès de leur père.
«Mon père est décédé dans des circonstances louches», lâche Stephanie Isidore. Cette dernière, établie en France, est arrivée à Maurice pour les funérailles de son père. Elle explique que c'est le jeudi 1er février que son père a commencé à se plaindre d'une douleur au ventre. Il se rend alors à l'hôpital de Souillac et demande à être examiné. «Lors de la consultation, il a fait savoir au médecin qu'il est un patient cardiaque et qu'il est suis un traitement à la wafarine. On lui a quand même administré une injection» raconte Stéphanie. Cependant, si les maux de ventre de Jean Sylvio Isidore se sont calmés, ce dernier a commencé à avoir des hématomes et des enflures au bras, là où on lui a administré l'injection. «Il est alors retourné à l'hôpital Souillac pour leur faire part, et on lui a mis un bandage avant de lui dire que s'il ne s'améliorait pas, il devait se rendre à l'hôpital de Rose Belle», explique la fille de Jean Sylvio.
Effectivement, le vendredi 2 février, aux alentours de 16 heures, Jean Sylvio Isidore, inquiet par l'état de son bras enflé présentant plusieurs hématomes, se rend à l'hôpital Jawaharlall Nehru, Rose Belle. «Un médecin l'a ausculté, et mon père lui a aussi dit qu'il est patient cardiaque et qu'il consomme le médicament wafarine quotidiennement. C'est là que le médecin lui a dit : 'Monsieur Isidore, vous n'auriez jamais dû faire cette injection. Mais mon papa, il n'est pas médecin, il s'est rendu à l'hôpital pour avoir des traitements, et il a confiance en les membres du personnel soignant. Comment aurait-il su ce qu'il devait faire comme injection ou pas ? En plus, on ne sait même pas de quelle injection il s'agit», lâche notre interlocutrice.
Le même jour, le médecin de l'hôpital Jawaharlall Nehru, Rose Belle, demande une série d'examens avant d'admettre le sexagénaire. «On a fait savoir à mon papa que son taux de sang était élevé.» Le lendemain, Josiane, l'épouse de Jean Sylvio, se rend à l'hôpital pour le visiter, et cette dernière découvre que son époux ne réagit plus. Elle alerte aussitôt les membres du personnel médical. «La veille, le jour de son admission, je lui ai parlé. Il avait la langue lourde et se plaignait des douleurs à la tête et aux épaules. Je lui ai dit que tout irait bien et qu'il était entre de bonnes mains, et il m'a lancé : 'Tu crois?», se souvient la jeune femme.
Son père est alors transféré aux unités de soins intensifs, et les médecins expliquent qu'il est entré dans un coma et qu'il devra subir une opération. Le lundi 5 février, Jean Sylvio Isidore, toujours dans le coma, subit une opération, et après cet exercice, les médecins confient à son épouse qu'il a des chances de survie. Mais deux jours plus tard, le sexagénaire rend l'âme sur son lit d'hôpital. On devait attribuer son décès à une hémorragie intracrânienne. Les proches de Jean Sylvio Isidore sont depuis dans l'incompréhension et veulent à tout prix situer la responsabilité de la mort de ce dernier. «On nous a enlevé ce que nous avions de plus cher», confie sa fille. Après les funérailles du sexagénaire, ses enfants tous venus de France et son épouse, Josiane, ont entamé des procédures pour faire la lumière sur les circonstances de sa mort. Ils ne comptent pas baisser les bras tant qu'on ne retrouve pas le responsable.