Dakar — Le Directeur général adjoint de l'entreprise Airudi, Mahecor Dieng, a soutenu, jeudi, que l'Intelligence artificielle (IA) peut être une solution efficace pour lutter contre les cyberattaques subies au quotidien par les entreprises et organisations gouvernementales.
"L'utilisation de l'Intelligence artificielle peut être pour nos Etats et entreprises, un moyen de défense efficace pour faire face à la sophistication croissante des cyberattaques objectives", a déclaré le DGA de Airudi, une entreprise qui combine l'Intelligence artificielle et l'intelligence humaine.
M. Dieng, expert en Intelligence artificielle, s'exprimait ainsi lors d'un panel sur les enjeux et défis de la cyber sécurité en Afrique francophone, organisé par Réseau des gens d'affaires du Sénégal, du Québec et du Canada en afrique (SE-BEC-CAN), en collaboration avec la délégation générale du Québec à Dakar.
Selon lui, l'IA, de par sa spécificité, peut palier aux nombreux manquements notés chez les développeurs en anticipant sur les attaques, tout en préservant l'accès, la disponibilité et l'intégrité des données.
"L'IA permet une détection précoce des menaces en temps réel. Elle identifie rapidement les comportements suspects dans le réseau, repère les activités anormales, améliorant ainsi considérablement la précision de la détection, à travers une intervention proactive avant l'escalade des attaques, pour le renforcement de l'environnement de sécurité", a-t-il expliqué.
Des études récentes sur le niveau de maturité effectuées auprès d'une centaine d'entreprises dans huit pays de l'Afrique de l'ouest et du centre ont démontré qu'aucune d'elles ne présente une posture de cyber sécurité idéale pour faire face aux cyberattaques, a pour son part renseigné Fama Diop Ndiaye, directrice général Afrique du cabinet Price Waterhouse Coopers (PWC).
"Plus de neuf sur dix des entreprises examinées ont une mauvaise hygiène réseau et ceci, quel que soit leur niveau de maturité. Un cyber index en deçà de la moyenne qui fait du réseau, une cible permanente", selon elle.
Pour le directeur centre de recherche sur la cybersécurité de Université de Concordia au Québec, Dr Mourad Debbabi, la solution à cette défaillance peut être une solution pour le continent et surtout pour le Sénégal de se positionner dans les années à venir comme un hub dans la lutte contre la cybercriminalité.
Pour ce faire, "il nous faut mettre en place une collaboration, avec une orientation stratégique basée sur la surveillance des infrastructures nouvelles, la recherche sur les nouvelles formes de menaces, la recherche permanente de solution et la formation en continue de personnel qualifié."
A ce propos, le délégué général du Québec à Dakar, Iya Touré s'est dit prêt à "définir, de concert avec les autorités sénégalaises compétentes, les bases de cette nouvelle coopération".