Addis — Abeba - L'éducation, la jeunesse et la diversité culturelle constituent des piliers majeurs pour la construction de sociétés inclusives, résilientes et pacifiques, ont souligné les panélistes lors d'un Déjeuner-Débat au niveau ministériel sur le thème «Education, jeunesse, diversité culturelle : Vecteurs de la Paix et de la Sécurité en Afrique", organisé jeudi au siège de l'organisation panafricaine par le Maroc en marge de la 44eme session du Conseil Exécutif de l'Union africaine.
Les différents intervenants ont relevé l'importance cruciale de l'éducation dans la promotion des valeurs, des compétences et de la conscience sociale des jeunes, la compréhension interculturelle, la citoyenneté responsable et la tolérance.
Ainsi, l'Ambassadeur, Directeur général de l'Agence marocaine de la coopération internationale, Mohamed Methqal, a souligné que SM le Roi Mohammed VI a fait de l'éducation un pilier majeur de la coopération internationale du Maroc.
Depuis 1999, quelque 35 000 étudiants issus de 47 pays africains couvrant les cinq régions de l'Afrique, sont lauréats des universités, instituts et centres de formation du Maroc, après avoir bénéficié de bourses d'étude octroyées par le Royaume via le canal de l'Agence marocaine de la coopération internationale (AMCI).
Pour la rentrée académique 2023/2024, un total de 15 000 étudiants venus de 47 pays ont bénéficié des bourses accordés par le Maroc via le canal de l'AMCI, a annoncé M. Methqal.
L'Ambassadeur, Directeur général de l'AMCI a également indiqué que 3 000 Imams issus de pays africains ont été formés à l'Institut Mohammed VI pour la formation des Imams Morchidines et Morchidates depuis sa création.
De son côté, le président du Conseil Economique, Social et Culturel de l'Union africaine, Khalid Boudali, a relevé que l'éducation, l'engagement des jeunes et la diversité culturelle constituent la pierre angulaire de la voie de l'Afrique vers la paix et la sécurité.
M. Boudali a souligné qu'il est crucial que "nous utilisons l'éducation, la jeunesse et la diversité culturelle comme outils de construction de la paix".
Plus précisément, "nous devrions plaider en faveur de l'investissement dans l'éducation pour promouvoir l'illumination et la compréhension, autonomiser les jeunes en tant que catalyseurs du changement et du progrès, et célébrer la diversité culturelle comme source de force et d'unité. En priorisant ces piliers, nous pouvons activement promouvoir le développement durable et la paix au sein de notre continent", a-t-il soutenu.
Le président du Conseil Economique, Social et Culturel de l'Union africaine affirmé qu'il est nécessaire de faciliter l'échange des meilleures pratiques.
"Nous devrons encourager nos États membres à partager les stratégies et expériences réussies en matière de prévention et de résolution des conflits. Mettons en lumière les initiatives impliquant l'éducation, l'implication des jeunes dans le développement et la promotion de la diversité culturelle. En favorisant une culture de partage des connaissances et d'apprentissage mutuel, les États peuvent améliorer leurs approches en matière de prévention et de résolution des conflits, ce qui conduit à des résultats plus efficaces", a-t-il notamment dit.
Le Commissaire des Affaires politiques, Paix et Sécurité de l'UA, Bankole Adeoye, a insisté sur droit à l'éducation à même de permettre aux enfants marginalisés d'améliorer leur vie particulièrement les filles.
M. Adeoye a notamment relevé que l'éducation doit être inclusive, équitable, accessible et pertinente, appelant les pays africains à oeuvrer sans relâche en vue d'établir la base d'une nouvelle société.
Le ministre des Affaires étrangères de l'Angola, Téte Antonio, a quant lui présenté l'expérience de son pays en matière d'éducation et les étapes franchies depuis l'indépendance de son pays, citant notamment la création d'une institution nationale qui octroie des bourses pour permettre aux étudiants de suivre leurs études à l'étranger.
Le ministre est revenu également la situation post-conflit dans le pays en mettant en avant les efforts qui ont abouti à la réconciliation, la paix et la tolérance, et partant la reconstruction de son pays et la consolidation de la démocratie.
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères du Burundi, Albert Shingiro, a souligné l'importance de l'éducation en termes de quantité et de qualité qui constitue un vecteur du développement socio-économique, relevant dans ce sens la nécessité de préparer les jeunes africains au monde du travail.
Le ministre a aussi souligné l'impératif de protéger la jeunesse de la menace des groupes armés et groupes terroristes, d'où la nécessité de former et préparer les jeunes par une éducation de qualité ce qui contribuera au développement socio-économique de leur pays et du Continent.
Mme Rita Bissoonauth, Directrice du bureau de liaison de l'UNESCO à l'Union africaine, a mis l'accent sur l'importance de la contribution de l'éducation et de la culture à la paix.
"La paix commence dans l'esprit des Hommes et la paix va se terminer dans l'esprit des Hommes", a relevé Mme Bissoonauth.
La Directrice du bureau de liaison de l'UNESCO à aussi noté que les pays sont appelés à développer une culture de la paix.
L'éducation, rappelle-t-on, a été désignée comme le thème de l'UA pour l'année 2024, dans le but de rassembler les États africains autour d'une action collective, coordonnée et corrective. "L'objectif est de revitaliser le secteur éducatif en Afrique en concevant et en mettant en oeuvre des modèles éducatifs de qualité, résilients et inclusifs. Ces efforts visent à induire une transformation significative dans le domaine de l'éducation sur le continent", souligne-t-on.
Outre le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, ont pris part notamment à ce Déjeuner-débat, des ministres des Affaires étrangères des pays africains, la Vice-présidente de la Commission de l'UA, les Commissaires de l'UA, les membres du Corps diplomatique, la représentante de l'Organisation internationale de la francophonie, de l'UNESCO et des agences des Nations Unies.