Le Président de la République a reçu, mercredi, au Palais de Carthage, le Chef du gouvernement, Ahmed Hachani.
A l'ordre du jour de l'audience, le suivi des projets bloqués depuis longtemps, ainsi que l'emploi précaire, deux dossiers clés.
Cité dans un communiqué de la présidence de la République, le Chef de l'Etat a énuméré les facteurs qui entravent le lancement de projets, pointant une bureaucratie déficiente et fastidieuse, ainsi que la corruption banalisée des lobbys qui voient dans la réalisation de ces projets une menace sérieuse mettant en péril leurs intérêts.
Sur un autre plan, le Président Saïed a évoqué avec le Chef du gouvernement la précarité de l'emploi, dont notamment le mécanisme de la «sous-traitance». Cette formule, a-t-il mis en garde, n'est qu'une parfaite illustration d'un «d'esclavage déguisé» pouvant être assimilé à «une traite des personnes» où les droits des employés sont souvent bafoués. Dans le même contexte, le Président Saïed a appelé à trouver une solution urgente aux ouvriers de chantiers, s'interrogeant sur les raisons du maintien de ce procédé qui ne fait que «pérenniser la précarité».
Par ailleurs, la réunion a permis de passer en revue le bilan de la participation tunisienne à la 37e session ordinaire du Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA).
A ce titre, le Président de la République a réitéré l'engagement de la Tunisie à oeuvrer sans relâche à ce que «l'Afrique soit pour les Africains», fustigeant la mauvaise gestion des ressources naturelles du continent qui a favorisé la propagation de l'extrême pauvreté et la montée en puissance de la menace terroriste.
En faveur d'une «révolution législative»
Kaïs Saïed, au cours de la réunion avec les ministres de la Justice, Leïla Jaffel, et la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, mercredi au Palais de Carthage, a loué la pertinence d'une révolution législative qui soit en mesure de barrer la route à la corruption qui a gangréné plusieurs secteurs d'activité. Le Chef de l'Etat a fait valoir la guerre sans merci menée aujourd'hui contre une poignée de corrompus qui ont réussi à noyauter l'appareil de l'Etat.
Lors de cette audience, le Chef de l'Etat s'est dit fermement résolu à traquer la corruption où qu'elle se trouve, promettant d'assainir le pays de quiconque envisagerait de saboter les institutions de l'Etat ou dilapider ses ressources.
Le Président Saïed a pressé les deux ministres à accélérer l'examen des affaires de corruption qui traînent dans les bureaux des palais de justice, citant en exemple des cas précis de corruption laquelle corruption a affecté plusieurs secteurs et domaines d'activité dont les banques, les entreprises publiques, les médias ainsi que les fédérations sportives.
Face à une corruption grandissante, le Président de la République a pressé l'administration ainsi que la justice à assumer leur pleine et entière responsabilité afin de faire face à ce fléau, réaffirmant la force du pays et sa capacité à gagner cette bataille, et réaliser les choix du peuple et non ceux d'une quelconque partie étrangère.
Le Président Saïed a appelé, en outre, à mettre fin à cette situation équivoque, soulignant que plusieurs responsables actuellement en exercice n'ont plus de place au sein de l'appareil de l'Etat, dès lors qu'ils sont «complices» des crimes perpétrés par ceux qui se croient au-dessus du principe de reddition des comptes.
Dans un communiqué de la présidence de la République, le Chef de l'Etat a en outre appelé à hâter la mise en place de la commission de réconciliation pénale à la lumière des amendements apportés au texte du décret-loi.
Dans ce contexte, le Président Saïed a tenu à rappeler que l'objectif ultime de la réconciliation pénale est de permettre au peuple tunisien de récupérer, dans les meilleurs délais, les fonds spoliés pour les exploiter dans le développement des régions qui demeurent pauvres et marginalisées.
