L'OCDE appelle à redoubler d'efforts pour ouvrir les marchés
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) déplore les nombreux obstacles aux échanges de services observés au cours de l'année 2023, dans un nouveau rapport consacré à l'évolution de l'indice de restrictivité des échanges de services (IRES) de l'institution jusqu'en 2024.
Selon l'organisation intergouvernementale d'études économiques, les obstacles aux échanges de services sont restés importants en 2023 au point qu'elle appelle « à redoubler d'efforts pour ouvrir les marchés ».
D'après l'analyse annuelle de cette institution dont les pays membres ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché, « les activités de fourniture de services via une présence commerciale et les échanges numériques ont dû faire face à de nouveaux obstacles en 2023, les prestataires de services mondiaux ayant été confrontés à des environnements réglementaires fragmentés ».
Les secteurs de services représentent la moitié de la totalité des emplois
Il se trouve que « les secteurs de services représentant la moitié de la totalité des emplois, des marchés de services ouverts et judicieusement réglementés sont essentiels pour faciliter la croissance économique mondiale », comme le relève le secrétaire général de l'OCDE Mathias Cormann qui déplore le poids des obstacles dans ces échanges et la lenteur de la libéralisation du marché.
De l'avis de l'OCDE, le nombre total de mesures de libéralisation des échanges de services adoptées en 2023 a été plus faible que l'année précédente, fait-elle remarquer dans ledit rapport intitulé Indice de restrictivité des échanges de services de l'OCDE : Tendances politiques jusqu'en 2024.
L'organisation note toutefois que « l'effet global de ces mesures l'a légèrement emporté sur celui des nouvelles restrictions mises en place ».
En effet, les nouveaux efforts de libéralisation déployés en 2023 ont contribué à réduire les obstacles réglementaires dans certains pays, notamment s'agissant des services liés aux infrastructures comme les services de construction, d'architecture et d'ingénierie.
Pour autant, souligne la publication annuelle, « ces évolutions positives ont été contrebalancées par la mise en place, dans plusieurs pays, de nouveaux obstacles liés notamment au filtrage des investissements directs étrangers observés dans des secteurs de services comme l'informatique, les télécommunications, le transport et les activités de banque commerciale ».
Le rapport de l'OCDE note en outre que les règles relatives aux flux transfrontières de données, aux échanges numériques et à l'entrée sur le marché de plateformes étrangères de commerce électronique ont été durcies, accentuant les difficultés auxquelles sont confrontés les prestataires de services mondiaux.
Le niveau des obstacles réglementaires plus bas au Japon, en Espagne et au Royaume-Uni
Il est important de noter également que « le rythme d'adoption de nouveaux instruments de réglementation affectant les échanges de services a ralenti au cours de la période 2022-23, par rapport aux évolutions observées en 2021-22, dans les 22 grands secteurs couverts par l'indice considérés dans leur ensemble », comme le relève par ailleurs ledit rapport.
De l'avis des experts de l'OCDE, c'est au Japon, en Espagne et au Royaume-Uni que le niveau des obstacles réglementaires aux échanges de services a été le plus bas en 2023. D'après son analyse, « la Chine, la Corée et le Portugal sont les pays qui sont allés le plus loin en termes de mesures de libéralisation des échanges de services adoptées l'année dernière ».
Selon l'organisation, s'il apparaît que la distribution, les enregistrements audio et le cinéma ont été les secteurs de services le plus ouverts sur le plan commercial en 2023, le rapport montre que les services de transport aérien, les services juridiques ainsi que les services comptables et d'audit ont conservé leur statut de longue date de secteurs les plus fermés aux échanges, en moyenne, pour l'ensemble des pays étudiés.
Une coopération internationale plus poussée s'impose, estime l'OCDE persuadée que « des efforts concertés et plus rapides visant à réduire les obstacles aux échanges de services pourraient faire baisser considérablement le coût des échanges pour les entreprises qui offrent des prestations de services transnationales, et renforcer la productivité dans le secteur manufacturier ».