Ile Maurice: «On n'a plus confiance en ceux qui délivrent les permis»

17 Février 2024

«Je mets tout le monde au défi par rapport aux points que j'ai mis en avant», a déclaré Linley Moothien, président de l'ONG Quatre Tilapat, lors d'une conférence de presse hier, en brandissant le rapport de l'ONG - MONKEY TORTURE : MONey KEY IN MAURITIUS LE MAL DE LA LOI, qui dénonce les pratiques inhumaines et les violations flagrantes de la loi sur le bien-être animal dans les fermes de singes à Maurice.

«Je disais toujours que le commerce des singes implique des sphères élevées et que, d'une certaine manière, le pays est dirigé par ce commerce. Je vais pouvoir le prouver. D'ailleurs, mon rapport commence à le démontrer aux autorités et à leur servir comme un outil pour les guider vers l'arrêt de la torture infligée aux singes à Maurice (...) On n'a plus confiance en ceux qui déterminent les critères et qui livrent les permis nécessaires.» Il met l'accent sur les cages utilisées pour le transport des singes qui, comme indiqué dans la photo, ne sont pas adaptées au bien-être des animaux.

Linley Moothien a aussi dressé une chronologie de cette affaire, du 8 juin 2023, soit de la visite d'Envoyé Spécial en juin 2023 à la révocation du dernier ministre de l'Agro-industrie et à la nomination de Mahen Seeruttun comme le nouveau ministre ce mois-ci. Ce, dit-il, juste après que le rapport de Quatre Tilapat sur les singes a été envoyé aux autorités. Considérant que Mahen Seeruttun a un passé professionnel lié à l'industrie de l'élevage de singes, l'ONG est inquiète de sa nomination.

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«Si nous n'avons pas les retombées du ministère au plus vite, nous ferons une déposition à la police», a martelé Linley Moothien. «Quand la maltraitance cessera, beaucoup de conséquences secondaires cesseront également dans la population», a-t-il déclaré.

Par ailleurs, Nando Bodha, dans l'émission Au Coeur de l'Info de Radio Plus, étant un ancien ministre de l'Agro-industrie, a soutenu que l'élevage des singes a toujours été un «big business». Relevant qu'un singe coûtait autrefois entre 2 500 et 3 000 dollars et qu'aujourd'hui, soit après la pandémie de Covid-19, il coûte 10 000 dollars.

Nous avons essayé de contacter le ministre Mahen Seeruttun pour obtenir sa réaction sur ce sujet, mais on nous a indiqué qu'il était en réunion. Nous avons également cherché à savoir quelles mesures le ministère de l'Agro-industrie envisage de prendre, mais on nous a fait comprendre qu'il venait tout juste d'entrer en poste.

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