La Cour constitutionnelle du Sénégal a décidé d'invalider le vote de l'Assemblée nationale de reporter la date de l'élection présidentielle. L'arrêt de cette institution a pris de court le président Macky Sall et les cadres du parti au pouvoir, mais malgré l'immense embarras que cela a créé au sein de la classe dirigeante, il n'a suscité aucune contestation, le chef de l'Etat lui-même affirmant : « le Conseil constitutionnel a dit le droit et je me soumets à cette décision ».
La communauté internationale n'en attendait pas moins de lui et il s'est engagé à organiser dans les plus brefs délais les élections comme le demandaient les juges constitutionnels.
Un retour au calme précaire après la décision du Conseil constitutionnel
Le Sénégal était dans la tourmente depuis que le parlement sénégalais avait entériné la décision du report de l'élection présidentielle au 15 décembre. Le président Macky Sall et les membres de son parti avaient jugé trop court le délai imposé jusqu'au 2 avril pour organiser le scrutin. La plupart des Sénégalais ont crié à la manipulation, disant que c'était une manoeuvre trouvée pour que le chef de l'État prolonge son mandat.
L'opposition était vent debout contre ce report. De nombreux jeunes sont descendus dans la rue pour manifester leur colère. Les scènes de répression par les forces de l'ordre sont passées en boucle sur les chaînes d'information internationale. Le bilan est assez lourd : il y a eu trois morts, de nombreux blessés et des dizaines d'arrestations.
L'image du Sénégal qui était un exemple de démocratie pour le continent africain a été ternie. La communauté internationale a exprimé son inquiétude et a demandé qu'une enquête soit menée de manière approfondie sur les circonstances de ces événements Les membres de l'opposition ont déposé un recours devant la Cour constitutionnel qui a jugé que la décision du report n'était pas conforme à la Constitution et a demandé l'organisation d'une élection dans les plus brefs délais. Le chef de l'État en a pris acte et a annoncé son intention de s'y conformer.
Les cadres du parti au pouvoir s'y attendaient plus ou moins et ont avancé la date du 2 juillet pour cette élection présidentielle. Dans la foulée, le président a annoncé la libération d'opposants et de membres de la société civile emprisonnés en signe d'apaisement. Néanmoins, le calme n'est pas entièrement revenu et les autorités vont devoir tout faire pour convaincre l'opinion publique de leur bonne foi.