Après 48 heures de conclave ce week-end, le PIT a fait face à la presse pour dénoncer le lynchage médiatique contre le Sénégal avant de lancer un appel à la vigilance. Le parti se dit également inquiété par les attaques contre les autorités religieuses confrériques et craint la poussée des radicaux qui menacent la République et la démocratie.
Qu'est ce qui se cache derrière l'acharnement médiatique que le Sénégal a subi, à travers les médias internationaux ? La question ne semble pas sans intérêt pour le Parti de l'Indépendance et du travail (PIT). Réuni en bureau politique, puis en comité central samedi et dimanche, les travaillistes, membres de la coalition au pouvoir, se sont penchés sur la situation politique nationale et sur les développements que les médias internationaux ont fait sur l'actualité politique du Sénégal. Pour Samba Sy et ces camarades, cet intérêt soudain pour notre pays sur les chaines de télévisions et les journaux étrangers n'est pas anodin. Mieux, ils pensent que derrière tout ça il y a des groupes qui tirent les ficelles sur fonds d'intérêts économiques non dissimulés, car le Sénégal s'apprête à entrer dans la phase d'exploitation de ses richesses pétrolières et gazières. Ils invitent ainsi les Sénégalais à être plus attentifs et prudents par rapport à ces médias, eu égard aux enjeux géostratégiques que représentent aujourd'hui le Sénégal. « Nous avons également réfléchi sur le lynchage dont notre pays a été victime pendant toute cette période.
Ce n'est certes pas un fait nouveau, mais ce qui est nouveau c'est la péjoration de ce lynchage. Nous avons dit que ce n'était pas innocent, alors qu'il pleut des bombes sur Gaza, alors que ce sont des dizaines de milliers de personnes qui sont chaque jour tués, notre pays occupe pourtant la Une des grands médias. Alors que dans beaucoup de pays, on fait peu montre de respect de la démocratie, notre pays occupe la Une des médias. Cela n'est pas innocent, cette concentration et le fait que certains pays se mettent à sortir des communiqués rigoureusement heure par heure, jour par jour sur la situation nationale devrait attirer notre attention », a alerté le secrétaire général du parti qui a fait la lecture du communiqué final ayant sanctionné ces deux jours de réflexions.
Pis, les membres de ce parti se disent inquiétés par les attaques contre les symboles religieux, notamment les chefs des confréries qui font l'objet d'attaque et aussi les soubresauts qui sont enregistrés dans certaines grandes villes religieuses qui jusque-là étaient épargnées par le fait politique subversif. Pour eux, cette désacralisation des symboles religieux doit faire réfléchir sur les menaces des groupes radicaux qui sont à la frontière du pays et parfois même ont des réseaux dans nos territoires. Pour eux, aujourd'hui c'est la République et la démocratie qui sont menacées, à travers ces faits, d'où leur appel à une mobilisation pour sauver l'essentiel. « Enfin nous avons été très attentifs au fait qu'il n'y a plus de sanctuaires dans notre pays et qu'il y a eu malheureusement à Touba, les évènements que nous avons connus, tout cela est loin d'être anodin, « kheegnoul nekh » sic (cela n'augure rien de bon Ndlr).
Et malheureusement emportés par leur élan, beaucoup de nos compatriotes ne font pas la différence entre l'essentiel et l'accessoire. Or quand l'essentiel est menacé, beaucoup de choses deviennent accessoires. Ce qui est essentiel pour nous, c'est la préservation de la liberté des Sénégalais, la préservation de la République, la préservation de la démocratie, la préservation de notre vivre ensemble. Nous ne voulons pas que par des artifices, on en revienne à un ordre moyenâgeux, nous ne sommes pas loin de cela. C'est tout cela qui commande qu'il ait en fait une synergie de la part de tous les républicains pour que notre pays soit sauvé » a dit Samba Sy.
Se prononçant sur les évènements politiques, le PIT s'est réjoui du fait que les institutions, chacune, en ce qui la concerne ait joué sont rôle et que le retour à la normale soit acté, à travers la décision du Conseil constitutionnel mais aussi l'acte posé par le Président de la République qui en a pris acte et promis de se conformer à cette décision. « Il est simplement à se féliciter que le Conseil Constitutionnel ait pris les mesures qui ont suivi les décisions prises par l'Assemblée Nationale et la prise du décret par le Président de la république, qui abrogeait le décret par lequel il convoquait le collège électoral. Les choses nous semblent être rétablies dans l'ordre et nous, du PIT, nous disons qu'il faut que nous confortions la stabilité nationale, la paix civile et que nous allions aux élections. Notre camp, c'est celui de la République. Ce camp de la République, il est défendu à notre sens par BBY, par le regroupement des partis de gauche » a dit le travailliste en chef.