Ile Maurice: Rundheersing Bheenick contre-interrogé après neuf ans

19 Février 2024

Après neuf années d'attente, l'ancien gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), Rundheersing Bheenick, qui intentait un procès contre l'État, le commissaire de police et Heman Jangi, alors responsable du Central Crime Investigation Department (CCID), pour «arrestation arbitraire et autres fautes lourdes», le 13 février 2015, devra encore faire preuve de patience. Lors d'une audience mardi, il a été contre-interrogé par les avocats du Parquet et l'affaire a été renvoyée au 18 mai.

Rundheersing Bheenick réclame conjointement et solidairement des dommages de Rs 50 millions aux trois parties susmentionnées. L'ancien gouverneur de la BoM demeure déterminé à faire valoir ses droits et à obtenir réparation pour les préjudices subis. Son contreinterrogatoire se poursuivra le 18 mai alors que son avocat, Me eHervé Duval, Senior Counsel, compte appeler trois témoins dans le cadre du procès. Ils seront entendus le 24 mai.

Le gouvernement en place avait mis fin à son contrat, le 26 décembre 2014, avec effet immédiat. En février 2015, le Head of Corporate Services de la BoM avait déposé une plainte auprès du CCID contre Rundheersing Bheenick, alléguant que ce dernier aurait détourné des documents de la banque. Les policiers du CCID ont par la suite effectué une perquisition en sa résidence à Moka et saisi des documents, qui semblaient appartenir à la banque, ainsi que des devises étrangères.

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Rundheersing Bheenick a été arrêté et détenu pendant un certain temps à Alcatraz. Le 17 février 2015, des accusations provisoires ont été portées contre lui devant le tribunal de Moka pour blanchiment d'argent et possession illégale de documents de la BoM. Cette affaire a, par la suite, été abandonnée devant le tribunal de district de Port-Louis.

Pour Rundheersing Bheenick, la décision pour l'arrêter et de le maintenir en cellule policière constitue un abus de pouvoir de la police en vertu des Police Act et Bail Act. Il estime que son image et sa réputation ont été ternies et très affectées sur le plan national et international. Après avoir déposé sa plainte devant la Cour suprême, l'État, le commissaire de police et Heman Jangi ont présenté leurs arguments, affirmant qu'il y avait des motifs légitimes de croire que des documents de la BoM étaient dissimulés par l'accusé à son domicile et que le mandat de perquisition n'avait pas été obtenu de manière illégale. Cependant, Rundheersing Bheenick souhaitait que Heman Jangi vienne fournir des explications verbales en cour concernant cette déclaration. Le juge Iqbal Maghooa, qui préside l'affaire, a cependant refusé d'accéder à cette requête.

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