L'incompréhension a atteint son paroxysme dans le camp de l'opposition. Alors que le montant proposé par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) pour la caution dont chaque candidat doit s'acquitter pour pouvoir se présenter aux législatives du 29 mai prochain, qui s'élevait à 10 000 000 ariary, a déjà fait couler beaucoup d'encre et suscité tant de débats, celui que le gouvernement a récemment fixé, c'est-à-dire les 20 000 000 ariary pour chaque candidat ou liste de candidats, par circonscription électorale, a provoqué beaucoup de réactions. « Il s'agit d'un coup politique », s'accordent à dire les partis de l'opposition tout en soulignant que « l'objectif de cette décision est de disqualifier les partis de l'opposition pour pouvoir obtenir facilement la majorité ».
Transparence
D'où viennent ces chiffres ? C'est en effet la question que les observateurs se sont posée. « D'après la loi, il s'agit d'une contribution des candidats aux frais d'impression des bulletins de vote. Il faut que l'Exécutif joue la transparence concernant le prix de ces bulletins et le montant de la caution devrait s'aligner à ce prix », a soutenu Jean-Jacques Ratsietison, président du FMI Malagasy. Selon lui, il n'y a plus de transparence, c'est l'argent qui prime dans le pays. « Les élections appartiennent-elles à ceux qui ont de l'argent », s'est-il interrogé tout en insistant qu' « à ce rythme, l'Assemblée nationale deviendra un lieu réservé aux hommes d'affaires qui ne connaissent pas la loi mais qui sont doués pour le buisness ».
Démocratie
En tout cas, des politiciens jugent que cette caution est trop élevée. Surtout s'il s'agit de la contribution des candidats aux frais d'impression des bulletins de vote. En effet, pour les élections législatives, toutes les circonscriptions n'ont pas les mêmes nombre de candidats ni d'électeurs inscrits sur la liste électorale. Par conséquent, selon les explications, les besoins de toutes les circonscriptions ne sont pas les mêmes. Des partis tels que l'Anjomara sy Rivo-Baovao (ARB) ont évoqué qu'il s'agit tout simplement d'un coup dur pour la démocratie. « Les élections deviennent une affaire de gros sous et tout le monde sait très bien que les candidats de l'administration disposent d'une ressource financière conséquente », a fait savoir Nirina Rakotoarijaona du parti ARB.