Le gouvernement guinéen a été dissous lundi par le président de la transition. En attendant le nouveau gouvernement, ce sont les directeurs de cabinet et les secrétaires généraux qui sont désormais chargés d'expédier les affaires courantes. C'est dans un décret lu à la télévision nationale, par un haut responsable de la junte, le général de brigade Amara Camara, que l'annonce a été faite.
Le ministre secrétaire général de la présidence de Guinée, face caméra, entouré de militaires, a lu le décret durant un peu plus de trois minutes lundi soir 19 février. L'information principale : tous les ministres perdent leurs attributions et ce sont donc les directeurs de cabinet, les secrétaires généraux et leurs adjoints qui géreront les affaires courantes jusqu'à la mise en place d'un nouveau gouvernement.
Le gouvernement, en fonction jusqu'à ce 19 février, avait connu peu de modifications depuis sa nomination, quelques semaines après le coup d'État du 5 septembre 2021. Des portefeuilles importants ont bien changé de mains comme le ministère de la Justice ou encore de la Santé par exemple, mais il n'y avait encore eu aucun remaniement d'ampleur.
À la tête du gouvernement depuis le 16 juillet 2022, Bernard Goumou a remplacé Mohamed Béavogui qui a dû quitter ses fonctions officiellement pour des raisons de santé. À la rentrée de septembre, déjà, des rumeurs disaient Bernard Goumou sur la sellette.
Des élections à organiser avant la fin de l'année
La nouvelle équipe aura fort à faire en tout cas. Il reste dix mois à la junte avec à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya, qui a pris le pouvoir fin septembre 2021, pour organiser des élections et transmettre le pouvoir aux civils, selon le chronogramme conclu avec la Cédéao.
La Guinée connaît une crise politique profonde, le dialogue entre les autorités et les partis politiques n'ayant jamais pu être rétabli. Par ailleurs, sur le front social, les sources de mécontentement sont importantes : il y a la cherté de la vie mais aussi les restrictions qui frappent Internet depuis le mois de novembre et enfin les coupures d'électricité récurrentes qui ont provoqué, ces dernières semaines, plusieurs manifestations à Conakry.