Ile Maurice: Des élèves engagés pour un avenir meilleur

20 Février 2024

Alors que les ravages causés par les pluies du cyclone Belal ont durement frappé plusieurs régions de l'île et restent gravés dans les mémoires, pertes humaines, rues et maisons submergées par les eaux, véhicules engloutis et infrastructures endommagées ont rappelé les inondations du 30 mars 2013. Ainsi, des jeunes, à l'instar de Simran Janoo, Khoushi Bangalee et Isha Bhurosah, élèves de Forest-Side SSS, ont voulu apporter leur pierre à l'édifice de solutions.

Elles ont brillé lors de la grande finale du Débat klima de 2023, mais leur participation visait surtout à faire entendre leur voix et à sensibiliser sur l'urgence de la protection de l'environnement. Cette initiative de la Mauritius Commercial Bank, en collaboration avec le Rajiv Gandhi Science Centre et avec le soutien du Dr François Gemenne, expert en géopolitique environnementale et sur la question migratoire, a permis à ces jeunes de Grade 13 de souligner l'importance de mettre en place des solutions concrètes pour éviter davantage de pertes.

Simran Janoo

Elle qui suit la filière économique porte beaucoup d'intérêt au climat et au changement climatique. Elle est convaincue que les jeunes peuvent détenir des solutions auxquelles les plus grands n'ont pas pensé. Elle est pour la décentralisation de Port-Louis, car, selon elle, la capitale, située dans une région côtière entourée de montagnes, est devenue «une jungle de béton». Il pourrait être utile d'installer davantage de drains de dérivation et de les nettoyer régulièrement. Bien que nous en ayons à Maurice, ils ne sont pas suffisamment efficaces, et il est peut-être nécessaire d'en construire davantage.

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«Les gens ont pris conscience de l'ampleur de la pollution que nous avons causée lorsque les déchets ont commencé à refaire surface. Il faut des campagnes de sensibilisation similaires à celles menées, par exemple, pour la sécurité routière, sur la pollution.» Elle propose une campagne nationale, menée par les jeunes et soutenue par le gouvernement. «Une sensibilisation efficace peut être réalisée via les réseaux sociaux, à la télévision et partout ailleurs pour faire comprendre que la pollution que nous causons nous retombe dessus.» Il est aussi essentiel, selon Simran Janoo, d'informer les gens sur les actions à entreprendre en cas d'inondations soudaines. «Il ne s'agit pas de semer la peur ou la panique, mais plutôt de sensibiliser afin d'apporter une aide efficace en cas de besoin.»

Quant aux maisons inondées, «si elles ont été construites dans des zones interdites et inappropriées, si elles bloquent des cours d'eau ou autres, il serait essentiel de les relocaliser. Aussi, proposer des logements sociaux. Les personnes résidant dans des zones à risque devraient avoir la priorité. Les inondations entraînent de nombreuses pertes.»

Elle estime nécessaire d'examiner les solutions pour les aider à court, moyen et long terme. Les experts peuvent formuler des recommandations pour les habitants de ces zones inondables. «Ce qui est fait est fait. Il faut désormais en assumer les conséquences. Il est nécessaire d'organiser des débats et des discussions sur ce problème afin de trouver des solutions concrètes pour l'avenir.»

Khoushi Bangalee

Cette jeune fille de la filière scientifique est attachée à Mère nature. Elle observe que jusqu'à présent, certaines personnes n'ont pas pris conscience des risques et des effets drastiques du changement climatique. «Nous subissons des cyclones, les uns après les autres, qui sont la conséquence de nos actions. Nous polluons et obstruons les drains, et l'eau ne peut être évacuée. Ceci démontre que ce sont nos propres actions qui nous conduisent à ces situations. Il est nécessaire d'instaurer une sensibilisation à un niveau plus élevé pour faire prendre conscience du danger.»

Elle trouve également que Port-Louis a été urbanisé de manière excessive. «Il y a trop de bâtiments et pas assez d'espaces verts.» Khoushi Bangalee propose ainsi que les bâtiments abandonnés ou les endroits non utilisés soient détruits pour créer des espaces verts. Et qu'il faut des revêtements perméables. Il est nécessaire, souligne-t-elle, de trouver des solutions pour éviter de nouvelles catastrophes comme celles survenues le 15 janvier 2024 et le 30 mars 2013. «Il faut envisager des mesures préventives et plus efficaces, en sortant des sentiers battus, pour éviter de revivre les mêmes situations à l'avenir. Il serait, par exemple, nécessaire d'élargir et de nettoyer les drains pour assurer un meilleur écoulement des eaux.»

«Maurice est une petite île, entourée de la mer, qui subit beaucoup de déforestation pour la construction. Elle ne peut pas en supporter un si grand nombre. Si les inondations persistent, les bâtiments risquent de s'effondrer. Il est important d'envisager des mesures supplémentaires pour améliorer les zones telles que Port-Louis, Beau-Bassin et Rose-Hill.» D'ajouter qu'il est crucial de mettre en place des systèmes météorologiques plus efficaces pour mieux préparer la communauté lors des intempéries. Concernant les maisons inondées, comme l'accumulation d'eau est et sera toujours un problème, elle propose aussi leur relocalisation avec le soutien du gouvernement pour éviter des pertes humaines.

Khoushi Bangalee est d'avis que les débats qui ont lieu sur le changement climatique et les inondations, entre autres thématiques qui concernent le public, ne touchent pas tout le monde à Maurice. «Il est crucial que davantage de personnes soient au courant et connaissent les solutions à ces problèmes. Ceci pourrait inciter à pousser des actions concrètes.»

Isha Bhurosah

Également de la filière économique, elle veut sensibiliser le public. S'agissant de ce qui est arrivé le 15 janvier, Isha Bhurosah trouve nécessaire d'organiser des simulations afin que tout le monde sache comment réagir lors de telles catastrophes. Être pris par les eaux, c'est une situation stressante. «Il faudrait peutêtre mettre en place un système de mobile alert pour avertir le public sur la situation météorologique et les risques. Il est essentiel de sensibiliser les gens à travers des exercices pratiques.»

Elle ajoute, par ailleurs, que si les institutions scolaires étaient ouvertes, la situation serait plus chaotique. «Si des adultes paniquent dans de telles situations, cela serait encore plus difficile pour les jeunes et les enfants. Nous avons déjà eu recours à l'enseignement en ligne pendant la pandémie de Covid-19. Comme nous continuerons à ressentir les effets dévastateurs du changement climatique, il serait peut-être judicieux de mettre ce concept en pratique lorsque la situation devient imprévisible pour des raisons de sécurité.»

Pour les familles qui souffrent des inondations, Isha Bhurosah penche aussi vers la relocalisation, ainsi que des méthodes immédiates dans les cours qui pourraient aider à permettre l'eau accumulée de s'évacuer plus rapidement. Avec l'urgence climatique, elle relève qu'il faut agir, apporter des changements et s'adapter pour faire face à ses effets.

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