Le climat au sein de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE) reste tumultueux, malgré les récentes nominations opérées en décembre 2023 par le président Paul Biya. Les tensions ont atteint un sommet avec le limogeage de James Elong Lobe de son poste de Directeur des Opérations, une décision prise lors d'une réunion d'urgence convoquée par le nouveau directeur, Jean-Pierre Robins Ghoumo, le vendredi 16 février 2024.
James Elong Lobe, qui avait précédemment occupé le poste de conseiller technique n°1, avait été promu à la prestigieuse direction des opérations, mais son règne n'aura duré que quelques mois. Son éviction a été marquée par des révélations troublantes sur ses agissements au sein de l'agence de renseignement.
Proche du secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, Elong Lobe se considérait comme le véritable maître de la DGRE. Cependant, ses opérations clandestines, notamment des règlements de compte et des traques non autorisées, ont finalement eu raison de sa position. Des actions qui ont conduit à la persécution de certains individus, dont la directrice de l'administration centrale, et à l'emprisonnement injuste de son adjoint, Alioum Abati.
Mais les accusations contre Elong Lobe ne s'arrêtent pas là. Des rapports d'agents de terrain ont révélé des détournements de primes et de budgets d'opérations, compromettant ainsi les activités de la DGRE. Ces allégations font écho à des affaires antérieures où Elong Lobe avait été soupçonné de surfacturation dans l'acquisition de terrains et de commissions illicites dans des contrats de construction.
Cependant, l'éviction de James Elong Lobe pourrait également être interprétée comme une mesure de protection par la nouvelle direction de la DGRE. En effet, son nom a été cité dans une enquête sur l'assassinat du journaliste Martinez Zogo, soulevant des questions sur d'éventuelles implications dans ce crime. Des révélations ont notamment mis en lumière une surveillance effectuée par Elong Lobe sur l'un des membres du commando impliqué dans l'enlèvement de Zogo.
Ce limogeage soulève donc une série de questions sur les pratiques internes de la DGRE et sur la responsabilité de ses hauts dirigeants. Les experts appellent à des mesures conservatoires afin de garantir l'intégrité des enquêtes en cours et la transparence au sein de l'agence de renseignement.
En attendant, la DGRE doit désormais faire face à un défi majeur : restaurer la confiance du public et assurer un fonctionnement efficace et éthique de ses activités, loin des scandales et des abus de pouvoir.
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