Afrique Centrale: Escalade ?

La pression de la population congolaise pour dénoncer la complicité de certains pays occidentaux en exprimant son ras-le bol, semble porter des fruits.

Le Rwanda est clairement désigné comme le pays qui déstabilise les Grands lacs en instrumentalisant les groupes armés locaux du genre M23 qui sème terreur et désolation à l'Est de la RDC. Le Burundi, à son tour, accuse également le régime rwandais de tentative de déstabilisation de son pays par les groupes armés locaux et ceux qui ont trouvé refuge au Rwanda.

La 37ème session de l'Union africaine à Addis-Abeba a permis d'ouvrir la boite de Pandore. Les Usa qui y ont pris part, ont tenu à rassurer la délégation de la RDC que Washington envisage d'autres mesures punitives contre le Rwanda. Lors d'un entretien en marge dudit sommet avec Félix Tshisekedi, Molly Phee, la secrétaire d'État américaine pour l'Afrique a enjoint le Rwanda de retirer ses troupes, ses matériels sur le territoire congolais et d'arrêter tout soutien au groupe terroriste M23 sous sanction des USA et de l'ONU.

Au Rwanda le ton est vite monté. Le pouvoir de Kigali demande ainsi des éclaircissements à Washington pour déterminer s'il s'agit d'un changement brusque de politique ou simplement d'un manque de coordination interne. Ce, avant d'exprimer sa préoccupation à prise de position des États-Unis le 17 février 2024 qu'il accuse de déformer fondamentalement les réalités. Et de rappeler que cela va à l'encontre du processus de renforcement de la confiance initié par le directeur du renseignement national des États-Unis en novembre 2023.

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Pour la première fois, Washington s'adresse à Kigali sur un ton ferme. Le pouvoir de Kagame prend cette menace du Département d'Etat au sérieux en plus des allégations qu'il attribue à Kinshasa de chercher à renverser son régime.

A l'intérieur, la manifestation des Congolais à travers les différentes provinces, ne faiblit pas. Les drapeaux du Rwanda, de la France et des USA ont encore été brûlés encore hier à Goma par les mouvements citoyens et groupes de pression du Nord-Kivu.

La population du chef-lieu du Nord-Kivu vit dans la crainte des attaques meurtrières perpétrées par le Rwanda, y compris des bombardements dans des zones résidentielles. Hier, lundi 19 février, le M23 a largué une bombe occasionnant la mort d'un habitant de Sake et trois personnes grièvement blessés.

Pour dire que l'on n'est pas encore sorti de l'auberge. Le gouvernement ne doit se laisser berner par ces prises de position. Il faut continuer d'ouvrir l'oeil et le bon afin d'éviter toute surprise de l'ennemi.

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