« Prendre des mesures nécessaires afin de pacifier l'espace public est une ancienne volonté du Président de la République qui date d'avant octobre », a déclaré le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Aïssata Tall Sall lors de la conférence de presse organisée par ledit ministère ce 20 février à Dakar.
Lors de cette rencontre, Mme le ministre de la Justice a apporté des éclairages par rapport à l'actualité judiciaire du pays qui s'inscrit dans un contexte ou la politique est très intense.
Selon elle, « bon nombre de nos compatriotes ont été libérés ces dernières heures en donnant des conditions beaucoup plus douces que la détention, c'est-à-dire le contrôle judiciaire, la mise en liberté provisoire, le port des bracelets électroniques et les libérations conditionnelles s'il se trouvait qu'ils étaient déjà condamnés ».
Elle a insisté sur le fait que ces personnes n'ont pas été arrêtées pour des raisons politiques comme certains le prétendent. De son point de vue, toutes ces personnes qui ont été libérées avaient été détenues à l'occasion de manifestations de troubles à l'ordre public. Peut-être qu'elles avaient leur volonté politique, qu'elles voulaient démontrer, estime-t-elle, ou elles avaient un camp politique auquel elles appartenaient. Mais les raisons qui les ont envoyées en prison n'ont jamais été des raisons politiques, insiste Mme le ministre.
Le garde des Sceaux a réfuté ainsi le fait d'avancer que ces personnes ont été libérées massivement parce que la politique l'exigée. « Toutes ces personnes qui ont été libérées l'ont été à la suite de dossiers que les procureurs ont examinés cas par cas, il n'y a pas eu de porte ouverte ou de façon massive » affirme-t-elle.
A cet effet, elle a annoncé que 344 détenus ont bénéficiés de liberté provisoire et les 272 cas qui restent à Dakar seront étudiés, ainsi il appartiendra aux procureurs de décider de leurs sorts.
Mme Aïssata Tall Sall s'est également prononcée sur le sort des opposants de l'ex Pastef Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. A l'en croire ce que la justice est en train de faire, elle ne le fait pas de façon massive « pour notre bon vouloir ou à la tête du client, nous le faisons parce qu'il y a des dossiers qui s'apprécient au cas par cas en fonction des éléments objectifs qu'il y a dans le dossier ». Ainsi, tout est possible selon la loi, selon la procédure, selon les éléments qui figurent dans le dossier, a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, le ministre de la Justice a fermement condamné la violence portée à l'égard des journalistes et estime que ces incidents seront réglés afin que les libertés fondamentales puissent être rétablit.
En ce qui concerne les morts enregistrés lors des manifestations, le ministre a indiqué que des enquêtes sont en cours et que les responsabilités seront situées.