La tension ne retombe pas entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). En effet, ces dernières semaines, la situation s'est davantage détériorée dans le Nord-Kivu. En cause, la résurgence des attaques des rebelles du « Mouvement du 23 mars », soutenus, dit-on, par le Rwanda. Depuis lors, les tensions entre les deux pays se sont intensifiées, amplifiant le risque d'une confrontation militaire directe. Les signes sont palpables, et malheureusement les médiations en vue d'un apaisement ont échoué. Or, un affrontement armé entre les deux voisins n'est pas la solution. C'est d'ailleurs une option qu'il faut abandonner d'autant plus qu'aucun des deux n'en sortira gagnant. La communauté internationale va-t-elle y assister impuissante ?
Ou va-t-elle entreprendre d'autres initiatives pour trouver une solution négociée à cette crise qui a déjà fait des milliers de morts et de déplacés ? La médiation de l'Union africaine (UA) ayant fait flop, pourquoi l'ONU ne se saisirait-elle pas du dossier, en tenant un discours ferme à l'endroit des dirigeants des deux pays ? La France a déjà donné le la en rappelant à l'ordre aussi bien Kigali que Kinshasa. En effet, non seulement, elle demande au Rwanda de cesser d'apporter tout soutien au M23, mais aussi elle demande aux forces armées congolaises de cesser toute collaboration avec les FDLR à dominante hutu.
Les populations du Nord-Kivu n'ont pas besoin d'un affrontement militaire
En tout cas, la crise a atteint son paroxysme au point qu'aujourd'hui, les premiers responsables des deux pays ne veulent plus se voir même en peinture. Le ton est belliqueux et chacun se dit prêt à en découdre avec l'autre. Sur le plan militaire, la RDC, en cas d'affrontement, part avec un handicap parce que ne disposant pas d'une armée puissante contrairement au Rwanda. De ce fait, le président Félix Tshisekedi se doit d'adopter une posture de raison pour ne pas en rajouter à la situation. Car, il faut le dire, les pauvres populations des deux pays, loin du luxe et de la sécurité des palais présidentiels, n'aspirent qu'à vivre en paix.
En fait, on ne le sait que trop. Mis en cause dans la crise sécuritaire qui sévit à l'Est de la RDC, le Rwanda répond à qui veut l'entendre qu'il a le droit de se défendre. Pourtant, bien des observateurs estiment que Paul Kagame cherche à déstabiliser son voisin pour mieux piller les richesses de ce pays-continent. Il y a aussi l'Ouganda dont on parle peu, et qui, on s'en souvient, a servi de base arrière aux rebelles du M23 il y a quelques années et ce, après que la MONUSCO avait réussi à réduire leur capacité de nuisance. Si aujourd'hui, le même mouvement a repris du poil de la bête dans la région au point de contrôler des localités entières, c'est qu'il bénéficie d'appuis extérieurs. En tout cas, les populations du Nord-Kivu ont énormément souffert le martyre si bien qu'elles n'ont pas besoin d'un affrontement militaire.