Sénégal: Témoignages sur des cas de tortures de détenus libères depuis le 15 février - ADHA condamne des traitements inhumains, cruels et dégradants dans les prisons

20 Février 2024

«L'Action pour les Droits Humains et l'Amitié condamne avec la dernière énergie tous ces actes répressifs, odieux, cruels et dégradants qui sapent le fondement même de la dignité humaine». C'est Action pour les Droits Humains et l'Amitié (ADHA) qui, dans un communiqué, dénonce ainsi «Les traitements inhumains, cruels et dégradants dans les MAC (Maison d'arrêt et de correction, ndlr)» du Sénégal. C'est «Suite aux nombreux témoignages recueillis sur bon nombre de détenus libérés depuis le 15 février». L'organisation de défense des droits de l'homme «exprime sa profonde indignation sur des cas de tortures et de sévices corporels subis par ces détenus récemment élargis».

Adama Mbengue et Cie notent que «Déjà, beaucoup de ces compatriotes arrêtés arbitrairement ont dénoncé diverses maltraitances à leur encontre au moment de leur arrestation, entre les mains des forces de défense et de sécurité (FDS). Entre autres maltraitances physiques, des intimidations et d'autres formes d'abus psychologiques. Les témoignages se poursuivent dans la dénonciation d'autres faits, allant des multitudes de cas de retours de parquet non légaux, à leurs conditions carcérales, entassés comme des sardines dans des geôles insalubres et minuscules, et au racket subi lors de l'achat de certains produits de consommation», indique la source.

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Sur cette même lancée, ADHA «s'interroge sur la question du respect de la loi, conformément aux droits fondamentaux des personnes privées de liberté et au Code de déontologie des Forces de défense et de sécurité de 2014 et qui est également valable pour les gardes pénitentiaires». Suffisant pour que ADHA «demande au Procureur de la République de s'autosaisir de ces dossiers, ainsi qu'aux organisations de défense des droits humains, afin que de tels faits ne se reproduisent plus.

ADHA exige également que toute la lumière soit faite, les responsabilités situées et les sanctions appliquées en toute rigueur et en toute impartialité, conformément aux dispositions de notre Code Pénal».

Par ailleurs, ADHA «reste profondément préoccupée par l'état de santé de ces détenus libérés et demande aux autorités de leur assurer un suivi sanitaire, psychologique et financier afin de permettre leur réintégration correcte dans la société, car nombre d'entre eux ont déjà perdu ou risquent de perdre leur emploi suite à cette longue période passée derrière les barreaux. Avec tous les corollaires liés aux préjugés, jugements, rejets et isolement qu'ils peuvent encourir». Ainsi Action pour les Droits Humains et l'Amitié procédera-t-elle «bientôt au lancement d'une campagne d'évaluation globale de la situation carcérale au Sénégal. Cette campagne visera notamment à s'informer et à informer sur la situation et les conditions carcérales de chaque détenu», conclut le document.

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