Mardi soir, à Londres, l'ancienne directrice de cabinet du président Andry Rajoelina a été reconnue coupable de corruption par la justice britannique pour avoir réclamé des pots-de-vin à une compagnie minière du Royaume-Uni en échange de licence d'exploitation minière. Cette proche du président malgache avait été arrêtée en flagrant délit de corruption début août à Londres, avec son associé français. Elle encourt jusqu'à dix ans de prison.
« Je n'ai jamais demandé de paiement pour moi-même », a déclaré Romy Andrianarisoa, 47 ans, au jury de la Southwark Crown Court, selon des propos rapportés par l'Agence Reuters.
Une défense qui n'a visiblement pas convaincu le tribunal londonien. Hier soir, l'ex-directrice de cabinet d'Andry Rajoelina a été déclarée « coupable de corruption » avec celui présenté comme son associé, Philippe Tabuteau, à l'issue d'une enquête secrète menée par la National Crime Agency, l'agence britannique de lutte contre la criminalité.
Le jury leur reproche d'avoir cherché, entre 2021 et 2023, à obtenir 310 000 dollars de la part de Gemfields, société britannique spécialisée dans l'extraction de rubis et d'émeraudes, et une participation de 5% dans la filiale exploitant des mines à Madagascar, en échange de licences minières.
« Romy Andrianarisoa est une fonctionnaire corrompue qui a choisi de s'enrichir dans l'exercice de ses fonctions publiques », a estimé le procureur Thomas Short, selon ses propos relatés par l'AFP.
Romy Andrianarisoa, en poste auprès du président Andry Rajoelina lors de son arrestation en août dernier, avait plaidé non coupable lors d'une audience en septembre. L'ex-conseillère du chef d'État malgache est depuis emprisonnée au Royaume-Uni. Sa peine sera connue le 18 mars : elle encourt jusqu'à dix années de prison.