Dakar — Les précisions du garde des Sceaux concernant la vague de libérations de personnes détenues depuis plusieurs mois en lien avec des manifestations ou activités politiques sont au menu de la plupart des quotidiens parvenus mercredi à l'APS.
Le ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, a annoncé, la veille, en conférence de presse, que "plus de 500 détenus ont obtenu la liberté provisoire, soit 344 détenus déjà libérés et 272 autres qui vont suivre dans les jours à venir", rapporte le quotidien Le Soleil, citant le garde des Sceaux.
"Ces libérations massives traduisent [...] une volonté de l'Etat du Sénégal de baisser la tension politique", écrit Sud Quotidien en évoquant les explications de Aïssata Tall Sall.
Les dossiers des personnes concernées ont été examinés "cas par cas" par les procureurs avant leur libération, a indiqué le quotidien L'Observateur relayant les propos du ministre de la Justice.
"Il n'y a pas eu de porte ouverte ou de libération à la tête du client", dit-elle dans d'autres propos rapportés par le journal Le Quotidien, lequel rappelle que ces libérations interviennent dans "un contexte politique tendu".
"C'est une Aïssata Tall Sall qui s'est présentée hier, en tant qu'avocate plutôt que sous les habits du ministre de la Justice pour parler notamment de la vague de libérations de détenus +politiques+", commente Walfquotidien.
Aïssata Tall Sall "s'est défendue face aux critiques formulées contre la libération en masse de détenus sans procès", souligne le même journal, notant que certains ont raillé le procédé "en parlant de +journées portes ouvertes des prisons+".
"Ces libérations, c'est pour désengorger les prisons et lutter contre les longues détentions", insiste le ministre de la Justice, cité également par le quotidien Bès Bi Le Jour, selon lequel c'est en revanche le "suspense", s'agissant de l'élargissement des opposants Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
Ce sujet n'élude pas totalement dans les quotidiens les attentes relatives à la nouvelle de l'élection présidentielle initialement prévue le 25 février avant d'être reportée au 15 décembre.
Le chef de l'Etat s'est engagé, vendredi, à "faire pleinement appliquer" la décision prise la veille par le Conseil constitutionnel d'annuler le report de l'élection présidentielle et du décret qu'il avait signé pour abroger celui par lequel il avait convoqué le corps électoral le 25 février.
La haute juridiction, après avoir jugé que la loi adoptée par l'Assemblée pour reporter l'élection présidentielle du 25 février était "contraire" à la Constitution, a demandé aux autorités compétentes de tenir le scrutin "dans les meilleurs délais".
"C'est toujours l'inconnu", s'agissant de la nouvelle date, relève Libération , pendant que Vox Populi affiche : "16 candidats se dressent contre +le sabotage en cours de l'élection+". Le journal, citant ces candidats, pointe "un refus du président [de la République] de prendre en charge sa mission régalienne d'organisation d'une élection libre et transparente".
"Le fichier électoral qui devait être disponible à 15 jours du scrutin, selon des sources, a été mis à la disposition d'un seul candidat, Bassirou Diomaye Faye, à travers son mandataire Amadou Bâ, 24 heures avant les autres candidats", indique Walfquotidien.