Ile Maurice: Prostitution - Un sexagénaire libéré en raison de son âge «vénérable»

21 Février 2024

Alain Serge Agathe, un habitant de Terre-Rouge, âgé de 62 ans, est poursuivi sous l'accusation de «keeping brothel». On lui reproche d'avoir contraint des Malgaches à se prostituer auprès de clients mauriciens et étrangers sous prétexte de diriger un salon de massage. Bien que ce sexagénaire ne soit pas étranger à des délits liés à la prostitution, il a néanmoins obtenu une libération conditionnelle moyennant une caution de Rs 100 000, la magistrate Zeenat Cassamally ayant pris en considération son âge et l'absence d'indication de la date de son procès.

L'officier en charge de l'enquête a déclaré que le 15 septembre dernier, la police a perquisitionné les locaux de l'accusé à Le Hochet, Terre-Rouge. Ils ont découvert deux couples, dans deux chambres différentes, en pleins ébats. Interrogés, les hommes ont prétendu être venus pour un massage. Ils ont ensuite été présentés à des femmes malgaches qui leur ont proposé des relations sexuelles moyennant paiement, proposition qu'ils ont acceptée. Ces femmes ont affirmé à la police que l'accusé les a incitées à se livrer à la prostitution, ce qu'elles ont accepté.

L'accusé aurait payé Rs 1 500 pour chaque client, et un certain Shezad, un Bangladais, était chargé de chercher des clients. Dans l'une des chambres, la police a trouvé la somme de Rs 500 ainsi qu'un préservatif ouvert et dans la chambre de l'accusé, elle a trouvé Rs 15 267 soupçonnées de provenir d'activités sexuelles.

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La police s'est fermement opposée à sa mise en liberté conditionnelle, soulignant que l'accusé pourrait récidiver étant donné qu'il a déjà un casier judiciaire. Alain Serge Agathe avait été condamné en 2011 pour avoir recruté des prostituées et en 2013, il avait écopé d'une amende pour ne pas avoir respecté les conditions de sa libération conditionnelle.

Concernant le risque de fuite, bien que l'accusé ait un domicile fixe et se soit soumis à la police, la magistrate a estimé que la nature grave de l'accusation et la peine encourue pourraient le pousser à fuir. Toutefois, en raison de son âge avancé et de son engagement à respecter les conditions de sa mise en liberté sous caution, le tribunal a jugé ce risque faible.

La magistrate Zeenat Cassamally a conclu que les risques identifiés ne sont pas d'une importance majeure et peuvent être réduits par l'imposition de conditions strictes, de sorte qu'ils deviennent négligeables compte tenu du poids que la présomption d'innocence devrait avoir dans la balance. L'imposition d'une caution, d'une reconnaissance de dette, d'un couvre-feu ainsi que l'obligation de se présenter au poste de police le plus proche et d'informer la police de ses activités quotidiennes constitueraient une incitation pour l'accusé à ne pas récidiver pendant sa liberté sous caution. De plus, le tribunal note qu'il n'y a pas d'indication claire sur la date exacte à laquelle l'accusé sera jugé alors qu'il a 62 ans.

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