Pour un besoin annuel de consommation d'oignons estimé entre 325 et 350 mille tonnes, le Sénégal en produit entre 400 et 450 mille tonnes par an. Donc, une demande largement couverte. Mais, faute d'infrastructures de conservation et d'amélioration de la qualité, les exploitants commercent dans le marché sous-régional.
Le gel des importations de l'oignon en vigueur depuis le 15 février courant et ce, jusqu'en septembre-octobre est bien apprécié par les acteurs de la filière. Interrogé sur cette mesure de l'Agence de régulation du marché, Aly Ndiaye, président régional filière oignon Thiès, et vice-président de l'interprofession oignon du Sénégal (Ipos), accueille favorablement cette mesure annuelle qui les conforte sur le devenir de la filière oignon. D'abord, « elle nous permet d'écouler notre production en approvisionnant correctement le besoin du marché intérieur et d'exporter dans le marché sous-régional notamment en Gambie, en Guinée Bissau, en Guinée Conakry, au Cap vert, et en Mauritanie », s'est réjoui Aly Ndiaye non sans préciser que de « février à avril, la Hollande achète l'oignon sénégalais ».
Sur la capacité de production nationale, il renseigne qu'en moyenne le Sénégal consomme entre « 325 et 340 mille tonnes par an contre une production estimée entre 400 et 450 mille tonnes ». C'est dire que « nous arrivons à couvrir au-delà de notre besoin. Mais, faute d'infrastructures de conservation et de production de qualité à même de tenir des mois et des mois, nous sommes obligés de vendre une bonne partie dans la sous-région, notamment en Gambie, en Guinée Bissau, en Guinée Conakry, au Cap Vert, en Mauritanie et même en Hollande d'où nous importons majoritairement entre août-septembre », ajoutera-t-il pour justifier la couverture partielle du besoin en oignon local. Il renseigne qu'entre « mars, avril et mai », les producteurs en profitent pour écouler leur produit dans le marché sous-régional. Et c'est qui explique également la hausse du prix de l'oignon local durant cette période. La politique de l'Etat pour cette filière est salutaire, laisse pour autant entendre Aly Ndiaye.
« Aujourd'hui, l'Etat a imposé à tous les importateurs d'oignons d'acheter la production locale avant de prétendre avoir le quitus les autorisant à importer au moment de levée de gel d'importations ». Donc, n'importe qui peut. Il faut au préalable avoir acheté l'oignon local et seulement sur cette base, le commerçant est autorisé à importer une certaine quantité. Sur la qualité du produit, il salue l'amélioration continue du produit. « Des années avant, il était impossible de garder pendant des semaines ce produit.
Mais, aujourd'hui, ce produit est vendu sur le marché pendant des mois. C'est dire que des efforts sont faits dans ce sens. Nous sommes à près de 90% de maitrise de cette filière », fait-il savoir. Avant, explique-t-il, « au bout de 3 mois 10 jours maximum, le produit sortait de terre. Mais, aujourd'hui, nous le laissons arriver à maturité, soit environ 4 mois ». Ce qui n'est pas sans impact positif sur la qualité du produit. D'ailleurs, « habituellement, la mesure de gel est prise au mois de novembre mais cette année, elle a été prise en mi-février », conclut le non moins président Unacois Jappo Thiès.