Cameroun: Le débat sur les primaires de l'opposition - Une quête de transparence et d'équité

21 Février 2024

Dans les arcanes de la politique camerounaise, le débat sur les primaires de l'opposition fait rage, alimenté par des accusations de manipulation et de stratégies dilatoires. Alors que Maurice Kamto, leader du MRC, reste en marge de ce processus, des voix s'élèvent pour remettre en question la nécessité même de ces primaires.

Certains affirment que les résultats de la dernière élection présidentielle peuvent être considérés comme une forme de primaires de l'opposition, arguant qu'un leader s'est naturellement dégagé de ce scrutin démocratique. Pour eux, la légitimité de ce leader est d'autant plus forte qu'il a été choisi par le peuple. Cependant, ils reconnaissent également le droit à chacun de ne pas être d'accord avec cette option dans le cadre d'une démocratie.

Les interrogations fusent alors sur le fonctionnement concret de ces primaires : qui seront les électeurs ? D'où viendra le financement ? Qui assurera le règlement des contentieux électoraux en cas de contestation, et comment seront désignés les membres de l'organe en charge de ce contentieux ? Quel sera l'organe électoral et comment sera-t-il composé ?

Pendant ce temps, l'attention se porte également sur le récent processus de légalisation d'environ 40 nouveaux partis politiques par Atanga Nji, Ministre de l'Administration Territoriale. Certains craignent que cela ne soit qu'une manoeuvre pour influencer les résultats des primaires de l'opposition en favorisant un candidat favorable au régime en place.

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Une militante du RDPC, Marlène Emvoutou, a même admis dans une vidéo devenue virale avoir initié l'utilisation du tribalisme pour contrer le MRC lors des élections précédentes. Ces révélations soulèvent des questions cruciales sur la transparence et l'intégrité du processus électoral au Cameroun.

Face à ces enjeux, certains appellent à une réorientation des priorités de l'opposition. Plutôt que de s'embourber dans des querelles internes sur les primaires, ils prônent une mobilisation pour une réforme consensuelle du système électoral. Ils estiment que c'est là le véritable combat à mener pour garantir des élections libres et équitables.

Ainsi, l'heure est à la réflexion et à l'action concertée pour l'opposition camerounaise. Plutôt que de se diviser sur des questions secondaires, il est temps de se rassembler autour d'une exigence commune : la réforme du système électoral. C'est seulement en unissant leurs forces sur cette question fondamentale que les opposants pourront réellement défendre les intérêts démocratiques du peuple camerounais.

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