Ile Maurice: Une grand-mère de 76 ans reste en détention en attendant son procès

21 Février 2024

Aissa Baccus, âgée de 76 ans, est accusée d'avoir tenté de posséder et de distribuer 875,18 grammes d'héroïne à l'aéroport international sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR), le 11 avril 2019. Son procès est prévu du 9 au 13 septembre devant les Assises. En raison de son âge avancé, elle a demandé à être libérée sous caution. Cependant, dans un jugement rendu mardi 20 février, le juge Mehdi Manrakhan a refusé sa demande, arguant que son âge et son absence d'antécédents criminels ne suffisent pas à garantir sa comparution devant la cour.

Alors que dans des jugements antérieurs de la Bail and Remand Court, l'âge d'un suspect peut être un facteur pris en compte pour décider de lui accorder ou pas la liberté conditionnelle, le juge Medhi Manrakhan a estimé que cela ne peut constituer une circonstance atténuante. «Her old age cannot come in aid to her for the simple reason that if her confessions turn out to be admissible and true, it would mean that she was engaging in drug trafficking at the old age of 71. She cannot now expect her old age to come to her rescue», a-t-il conclu.

Cette affaire remonte à 2019. Alhaji Kamara, originaire de Sierra Leone, avait débarqué à l'aéroport international SSR en provenance de Dubaï. Il avait été appréhendé par les douaniers et les agents de l'Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) après un contrôle de sécurité. Par la suite, Alhaji Kamara avait expulsé 50 capsules qu'il avait avalées, contenant de l'héroïne pour un poids total de 875,18 grammes, d'une valeur marchande estimée à environ Rs 13 millions. Il est actuellement en attente de son procès devant la cour d'assises pour les accusations d'importation et de trafic d'héroïne.

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Le jour de son arrivée à Maurice, Aissa Baccus se trouvait à l'extérieur du hall d'arrivée de l'aéroport, prenant des photos de tous les passagers d'apparence africaine avec son téléphone portable. Elle avait ensuite été emmenée dans les locaux de l'ADSU où il a été découvert la photo d'Alhaji Kamara dans un message WhatsApp sur son téléphone. Aissa Baccus avait avoué aux policiers qu'elle travaillait comme cuisinière chez un étranger à Flic-en-Flac et qu'elle avait l'habitude de l'accompagner à l'aéroport.

Le juge Manrakhan a examiné les arguments pour déterminer si la mise en liberté sous caution est appropriée. Il a souligné que le critère principal pour accorder ou refuser la mise en liberté sous caution était la probabilité que l'accusé se présente à son procès. Considérant la gravité des accusations et les preuves présentées, notamment les aveux faits en présence d'un avocat, le juge a conclu qu'il existe un risque réel que le suspect ne se présente pas à son procès. Bien qu'Aissa Baccus ait mis en avant son âge avancé pour justifier sa demande remise en liberté conditionnelle, le juge a noté que ceci et son passé sans antécédents criminels ne suffisent pas à garantir sa comparution. En conséquence, la demande de mise en liberté sous caution a été rejetée.

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